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Après le touffu Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait qui osait avec intelligence le récit choral, l’apparente simplicité de cette Chronique (un homme, une femme) laissait supposer une petite échappée. Il est d’ailleurs opportun de l’envisager de la sorte, de ne voir que dans ses blocs narratifs isolés, le récit d’une passion adultère condamnée par essence à n’être que « passagère ». Emmanuel Mouret chantre d’un romantisme mis à l’épreuve du contemporain comme du passé (Mademoiselle de Jonquières), sonde ici les mystères qui régissent les élans du cœur. Tout autour des amants (Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne, parfaits), le monde n’existe que s’il renvoie les signes appropriés donc exclusifs. Chez Mouret, les tableaux dans un musée ou la décoration d’une chambre à coucher, ajoutent ainsi un commentaire au discours amoureux. Quant à la parole, elle se bat pour être synchrone aux faits et gestes. Mais les corps en présence peuvent démentir ce qui avait été défini et promis oralement (cf. Rohmer). Et lorsqu’un troisième corps entre en jeu (Georgia Scalliet, épatante), l’équilibre déjà précaire, se retrouve remis en cause. Dès lors, la chronique quitte les rives de la fausse légèreté pour entrer en gravité. Les blocs temporels qui avaient vu les amoureux clandestins tenus à l’écart de la marche du monde sautent et obligent les protagonistes à intégrer un quotidien devenu soudain vertigineux. Emmanuel Mouret prouve une nouvelle fois qu’il est le roi incontesté de la comédie romantique.
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- Chronique d'une liaison passagère
Chronique d'une liaison passagère
Première
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