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Ces légendes urbaines du temps du communisme décrivent l’absurde de situations cocasses et tragiques à la fois où le système D fait loi. La Légende de la fille au dindon montre une ado partant pour la ville avec des dollars, du lait, des oeufs et son dindon chéri afin de soudoyer l’équipe médicale qui pourrait sauver sa mère. La Légende du voleur de poules suit le conducteur d’un camion de volailles qui dérobe des oeufs pour les beaux yeux d’une cuisinière. La Légende des vendeurs d’air met en scène deux jeunes qui trouvent un subterfuge pour récupérer des bouteilles qu’ils revendent à la consigne... Ces univers juxtaposés, humbles et malicieux, habités par des acteurs remarquables, distillent une impression tenace d’humour désespéré. Ils donnent à voir une humanité jamais battue, renversante d’envie et d’énergie.
Toutes les critiques de Contes De L'Age D'Or - Partie 2
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La précarité de la population roumaine pendant le régime dictatorial du pays est ce qui constitue le thème principal de ce nouvel opus des Contes de l’âge d’or. Tous les personnages connaissent de grandes difficultés pour subvenir à leurs besoins ; leur imagination pour contourner les règles constitue leur survie et leur salut. Mais ils ne sont pas à l’abri de la répression. C’est ce que démontrent ces récits. Dans cette insécurité ambiante, chaque geste, chaque attention devient pour ces individus un cadeau qu’il s’agit d’apprécier car il est possible qu’ils soient prochainement arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison pour de menues fraudes.
Dans ces conditions l’humour devient une nécessité afin que chacun puisse se détacher de son morne quotidien. On retrouve dans ces trois petites œuvres l’esprit d’Emir Kusturica, notamment celui de La vie est un miracle, où le rire permet d’évacuer un peu la misère des héros empêtrés dans des situations aberrantes.
Au final, Les Contes de l’âge d’or constitue un joyeux pamphlet contestataire, reflet d’une tranche de l’Histoire de Roumanie, dont les cinéastes se font, avec beaucoup de tonus, les témoins vivants.