Toutes les critiques de Dimanches

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thomas Baurez

    La cour d’une modeste propriété où vit et travaille un vieux couple au milieu de laquelle est installée une estrade qui sert de couchage. Comme chez Ozu, ce Dimanches, premier long-métrage de Shokir Kholikov, affiche une forme d’horizontalité, les corps se reposent entre deux efforts, les gestes lents et précis sont préservés par les remous d’un dehors qui ne sera que partiellement dévoilé. La caméra reste à hauteur, accueille plus qu’elle n’emprisonne les êtres. Le battement du film est au diapason des humeurs : lui, pas commode ; elle, plus docile. Toute personne extérieure qui entre dans le champ apparaît comme une menace à cette quiétude qui ne saurait supporter des injonctions (les rejetons du couple convoitent la propriété sous couvert de vouloir améliorer les conditions de vie de leurs parents) Espace à l’air libre, scène de théâtre où l’humanité toute entière se limiterait à deux âmes sereines. La mise en scène précise et délicate ressent la moindre vibration. Le cinéma à l’état le plus pur.