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Ce premier long métrage, primé à Sundance et Berlin, file la métaphore d’un monde coupé en deux dont la frontière pourrait finir par exploser à force d’imperméabilité révoltante. Si le systématisme du procédé confine à l’atonie et érode l’intérêt dans la seconde moitié du film, Julio Chávez, acteur génial remarqué dans L’Ours rouge (Adrián Caetano, 03) et Extraño (Santiago Loza, 03), masque impassible et corps tassé, capte l’attention de bout en bout.
Toutes les critiques de El Custodio-Le Garde Du Corps
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Captiver avec un personnage aussi neutre n’était pas facile. Le réalisateur relève le défi en dépeignant son activité comme une chorégraphie du sacrifice, aussi fascinante qu’absurde. (...) En Julio Chávez, acteur prestigieux et déjà remarqué dans L’Ours rouge, le réalisateur a trouvé son homme. Il le suit partout, ne le quitte pratiquement jamais des yeux. Cadrer, filer, surveiller, cibler, au final il est beaucoup question de cinéma.
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Le parti pris minimaliste de ce "Custodio" offre une illustration hyperréaliste de l'ennui né de l'uniforme, pour finalement se résoudre en chronique implacable d'une lente dépression.
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Lente mais intense, cette oeuvre sobre repose sur l'interprétation explosivement intériorisée de Julio Chavez.
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La grande vertu du film, c'est que son point de vue de mise en scène lui permet de suggérer tout cela sans avoir à l'expliquer par de longs discours. Il lui suffit de mettre son personnage en situation et de considérer la réalité par son regard, qui n'est autre que celui d'une ombre.
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Le film révèle avec finesse comment la parole en vient à se vérouiller pour de bon. Il atteint alors un point d'équilibre éloquent entre réalité documentaire et théâtre absurde, ouvrant la voie à une fable efficace sur la liberté. Bien vu.