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Boris Cyrulnik parlerait sans doute de résilience à propos de ce premier film semi-autobiographique qui évoque pudiquement la page la plus sombre de l’histoire de l’Argentine – les scènes de violence sont représentées par des dessins. À travers le personnage assez romancé de Juan, Benjamín Ávila « évacue » des tragédies intimes (sa mère a disparu, il a été séparé de son frère pendant des années) sans perdre de vue le principal, à savoir placer son récit à hauteur d’enfant. « J’avais besoin de lui vivant. Pour qui il se prend ? »,
interroge Juan après le suicide militant de son oncle. Voilà résumée la problématique de ce film digne qui s’apparente moins à un questionnement sur l’engagement qu’à une réflexion sur la responsabilité : celle des adultes envers les enfants et, au-delà, celle des dirigeants qui nous gouvernent.
Toutes les critiques de Enfance clandestine
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un film fort et délicat, d'inspiration autobiographique.
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Raconté ici du point de vue de l’enfant, en confrontant son innocence à des moments tragiques de la dictature, Enfance clandestine est parfois maladroit, mais réalisé avec les tripes par Benjamín Avila, lui-même fils de militants argentins.
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On a souvent abordé cette période violente de l'histoire argentine, mais elle est ici traitée à travers le regard d’un enfant. Entre récit initiatique, drame familial et témoignage politique, ce film autour de l'innocence perdue est bouleversant sans jamais être lourd ou didactique. Enfance clandestine réserve aussi quelques jolies trouvailles visuelles qui emportent le récit dans un univers presque onirique. Le coup de cœur de la semaine.
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Une oeuvre toute en finesse à hauteur d’enfant. Juste, tout simplement.
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Un film linéaire dans sa progression, dans lequel des séquences dessinées se substituent habilement à l’image lors des scènes de violence. Un film qui témoigne de la complexité d’un engagement, d’un combat, d’un passé encore étouffé dans l’oubli.
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Un film d'enfance classique et nostalgique qui fait bien passer la tension et les émotions intenses de la clandestinité.
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A la fois récit initiatique et chronique intimiste, le film fait preuve d'une maîtrise et d'une sensibilité également singulières.
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À la fois simple, touchant et très fort sur le plan politique, Enfance clandestine fait preuve d’une maestria formelle et narrative qui force d’autant plus le respect et l’admiration qu’il s’agit là d’un premier long-métrage.
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Sans pathos, mais non sans humour, Avila signe une histoire de militantisme forcément tragique et en même temps empreinte d’une tendresse magnifique. L’une des belles découvertes de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2012.
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l'introduction d'Enfance clandestine annonce la couleur: Juan et ses parents rentrent chez eux, tandis qu'une voiture approche. Une main armée en sort, le père riposte... et la scène devient une séquence de bande dessinée au graphisme magnifique. La suite prouvera qu'il ne s'agit pas d'un effet de style, mais d'un parti pris narratif, nourrissant le point de vue du jeune héros, auquel Avila ne déroge (presque) jamais. De la belle ouvrage.
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Non qu’il s’agisse ici de s’amuser, mais le parti de convoquer toute la grammaire du spectacle cinématographique (y compris le dessin animé pour traduire le chaos sensoriel de la violence) débouche, sans la moindre indignité, sur un éblouissant ballet d’émotions qui captive autant qu’il bouleverse.
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Sous la dictature militaire en Argentine, à la fin des années 1970, il fallait bander les yeux des grands-mères, pour qu'elles rendent visite à leurs enfants et petits-enfants, réfugiés dans la clandestinité. De ces souvenirs d'enfance, Benjamin Avila a fait un film spectaculaire et émouvant.
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Le point de vue d’un enfant sur sa famille plongée dans la tourmente de la dictature argentine. Suspense et émotion.
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Ce récit d'apprentissage navigue joliment entre réalisme et onirisme.
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Forme lisse et récit linéaire pour ce premier long-métrage de Benjamín Ávila. Chromos nostalgiques et péripéties convenues cantonnent le film à un traitement anecdotique.
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Un énorme succès en Argentine. Il (Benjamin Avila) essaie d'en faire une histoire universelle, qui raconte le passage de l'enfance à l'adolescence. Ce tableau-là est assez entendu (...). Mais peu à peu le récit prend corps dans le contexte dramatique de l'époque pour y trouver des élans et des émotions prenants.
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Ce récit d'apprentissage navigue joliment entre réalisme et onirisme.
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Du vécu pour le réalisateur, dont la mère a disparu pendant la dictature. Ce long métrage très personnel et à hauteur d’enfant nous confronte au quotidien, aux questionnements, aux peurs d’une famille. On regrette de rester un peu à distance de cette bouffée de nostalgie, qui oscille entre insouciance et gravité.
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Le film, chargé politiquement, l’est aussi émotionnellement, ce qui a sans doute contribué à son succès et aux nombreux débats qu’il a provoqués en Argentine. De manière subtile et largement autobiographique, il n’enjolive rien. C’est aussi l’occasion de découvrir la star argentine Natalia Oreiro.
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Ávila nous épargne toute la dimension pédagogique et militante qu'un tel projet appelle. Le récit initiatique ne manque pas d'intérêt ni de vérité mais impossible de ne pas penser à d'autres films en le voyant, de "L'esprit de la ruche" (Victor Erice, 1973) à "A bout de course" (Sidney Lumet, 1988) dont les ombres planent ostensiblement.
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Une initiative intéressante au vu de la qualité artistique de ces séquences, tout juste peut-on leur reprocher de ne pas être toujours très lisibles. On aimerait en tout cas voir plus souvent des premiers longs-métrages de cet acabit.
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Ce film hésite entre la chronique initiatique d’un enfant pas comme les autres et la peinture du climat politique d’une époque. Il alterne moments de tendresse intimes et tensions. Sans trouver tout à fait sa véritable place.