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Installée sur son canapé, une vieille Chinoise raconte au cinéaste ses années de captivité lorsque, considérée comme déviante par le régime maoïste, elle fut incarcérée dans un camp de rééducation. Filmer la transmission de l’Histoire par la parole peut s’avérer passionnant. Cinéaste précis et exigeant, Wang Bing s’attache à se faire le plus discret possible, convaincu que la puissance émotionnelle du récit suffit à retenir l’attention, trois heures durant. On peut effectivement être bouleversé mais l’austérité formelle nuit cruellement à l’impact du film.
Toutes les critiques de Fengming, chronique d'une femme chinoise
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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En trois heures intenses et rares, concentrées sur la parole d’une interlocutrice unique, Wang Bing ressaisit cinq décennies de la Chine contemporaine. Moins un document ou un témoignage qu’une immersion par la parole, magistrale.
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Sidérant de simplicité, de romanesque, d'émotion, Fengming... replace la parole au centre du dispositif cinématographique. Incontournable !
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Il y a dans Fengming ce qui fait le prix des documentaires de Wang Bing : mettre l'humain au-dessus de la puissance formelle. (...) avec ce film Wang Bing donne une voix et des corps tangibles, aux mort anonymes et aux survivants baillonnés.
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Entre les mains de Wang Bing, la caméra numérique est un instrument d'une grande puissance artistique et conceptuelle. Son parti pris formel transforme ce qui pourrait n'être qu'un document en une oeuvre incandescente (...) Le récit produit une déflagration en condensant (...) toute la violence de l'histoire de la Chine de Mao, imbriquée avec celle, personnelle, d'un amour fou.
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Entre les mains de Wang Bing, la caméra numérique est un instrument d'une grande puissance artistique et conceptuelle. Son parti pris formel transforme ce qui pourrait n'être qu'un document en une oeuvre incandescente (...) Le récit produit une déflagration en condensant (...) toute la violence de l'histoire de la Chine de Mao, imbriquée avec celle, personnelle, d'un amour fou.
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D'une simplicité tétanisante, ce film immense se révèle enfin le seul à documenter la campagne "antidroitiste" des années 50 et ses ravages, de la déportation à l'anthropophagie, restés un tabou absolu.
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Il y a ainsi, dans [le film], un effet de cinéma d'une simplicité désarmante et pourtant proprement hallucinant (...). Il décuple en tout cas l'amour que nous pouvons éprouver pour le cinéma quand il devient un art et pour ses fabricants quand ils lui font tellement confiance.
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Trois heures de quasi-monologue en longs plans fixes, des images sombres, parfois à la limite de la visibilité : la parole de madame Fengming se mérite. Mais elle vaut la peine : ses souvenirs intimes fournissent un éclairage passionnant - et terrifiant - sur l'histoire contemporaine de la Chine (...).
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Le concept est intéressant, mais, malheureusement, un peu pénible. Même si l'histoire de cette femme est passionnante, on sent parfois le temps passer.
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Trois heures de quasi-monologue en longs plans fixes, des images sombres, parfois à la limite de la visibilité : la parole de madame Fengming se mérite. Mais elle vaut la peine : ses souvenirs intimes fournissent un éclairage passionnant - et terrifiant - sur l'histoire contemporaine de la Chine (...).