- Fluctuat
Comme cela sera confirmé plus tard, les plus grandes ruptures chez James Bond arrivent souvent au creux d'une décennie plutôt qu'au début. Ce qui rend les films finalement plus hermétiques qu'on ne le croit à l'Histoire et ses signes, ses illusions. L'espion qui m'aimait, sur lequel fût rappelé Lewis Guilbert en bon souvenir de son spectaculaire On ne vit que deux fois, va ainsi donner le nouveau ton à la série qui marquera l'ère Roger Moore. Cette nouvelle partition (tout est question de musique et de variation dans James Bond), va même être déterminante au point d'influencer tout le cinéma d'action des décennies qui suivront. L'espion qui m'aimait n'étant rien moins que l'inventeur du blockbuster, avec sa succession ininterrompue de courses-poursuites toutes plus sidérantes les unes que les autres et ses scènes finales dantesques. Tout devient ici affirmation du mouvement ou de démesure, et la collaboration entre l'ouest et l'est est un pur prétexte érotique. Le film s'impose alors comme une vitrine à cascades où la démonstration technique est permanente et le second degré de rigueur. Le cocktail grand action et humour est lancé au shaker. James Bond est décidément moins à la mode qu'il la devance, ou s'en démarque pour mieux rendre visible notre temps.L'espion qui m'aimait (The Spy Who Loved Me) 1977De Lewis GuilbertAvec : Roger Moore, Barbara Bach, Curd Jurgens, Richard Kiel, Bernard Lee - Lire le dossier James Bond de Flu