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Célébré pour des films à la divine âpreté, converti aux lourdes productions, Sa Majesté Lars von Trier offre un divertissement aussi réjouissant qu'inattendu. (...) Un vaudeville voltairien où les comédiens questionnent leurs personnages lors de brefs inserts qui dénudent la fiction, en font une allégorie, peut-être une autobiographie.
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Lars Von Trier a trouvé un nouveau concept : tourner une comédie avec les pieds. Plus exactement, sacrifier un argument narratif hilarant (un acteur joue le rôle du directeur dans une entreprise) sur l’autel de l’expérimentation filmique (la mise en scène est calculée arbitrairement par ordinateur). Une farce de petit malin qui démontre par l’absurde la nécessité d’un homme derrière la caméra. En clair, si ce n’est ni drôle ni beau, c’est parce qu'il n'y a plus rien d'humain dans une œuvre d’art. « Hourra ! » à cette réflexion censée qui aurait cependant gagné à ne durer qu’une minute.
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Pessimiste sur la nature humaine, Lars von Trier a souvent raconté la même histoire (revoir Europa ou Manderlay, par exemple) : celle d’un idéaliste plongé dans une situation complexe, dont les bonnes intentions vont mener tout le monde à la catastrophe. Ici, la légèreté, du moins apparente, est pourtant de mise. Elle est garantie par la qualité de l’interprétation : Jens Albinus (et son air chiffonné à la Souchon) en cabot inspiré, Peter Gantzler en nounours maléfique, la belle Iben Hjelje (repérée dans le Dogme no 3, Mifune) s’en donnent à cœur joie. Parce que le « direktor » n’était pas là ?
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Horripilant pour certains, brillant pour d’autres, Lars Von Trier se plaît en agent provocateur.