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Il y a plus habile que taxer Loup de film facile quand son tournage s’est déroulé à moins cinquante dans les montagnes isolées de Sibérie orientale. Par exemple : mettre de la neige dans son vin pour reconnaitre que, toutes attentes cinématographiques mises à part, avec son adaptation de son propre roman, Nicolas Vanier propose une belle aventure. L’explorateur documentariste n’y utilise pas d’animaux hybrides bien dressés mais de vrais loups semi-sauvages et ne shoote pas dans les Alpes mais sur la terre-même des Evenes, ce peuple nomade qu’il a appris à connaître. Si la différence ne saute pas aux yeux du spectateur, elle se situe dans ceux du réalisateur qui possède une vraie marque de fabrique avec cette dimension de réel. Il n’a plus qu'à s’inventer artiste.
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[Le] film avait pourtant besoin avant tout d'un scénario, d'un dialoguiste, d'une histoire d'amour crédible et d'une musique moins sirupeuse ! "Il faut cesser de rêver maintenant", conseille Vanier à Serguï. Une recommandation qu'il devrait appliquer à lui-même, sa passion pour le Nord et les paysages grandioses ne suffisant pas pas à faire un (bon) film.
Toutes les critiques de Loup
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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TOUS ceux qui ont aimé le roman de Nicolas Vanier devraient apprécier son adaptation sur grand écran. Cette fable destinée en priorité aux enfants n’a qu’une seule ambition : prouver que l’homme et la nature sont vraiment faits pour vivre ensemble. Une histoire très simple, mais emblématique de l’époque, celle d’un jeune éleveur de rennes qui trahit les valeurs ancestrales de sa famille pour protéger des loups.
La fiction puise toute sa force dans des séquences d’une rare justesse. On peut les trouver parfois naïves, mais c’est parce que le peuple des Evènes est bien loin de nos traditions occidentales. Au fur et à mesure de ce récit initiatique, on est sensible aux événements quotidiens et familiaux qui font la vie des héros. Et l’émotion est palpable lors des dernières séquences où les loups sont menacés… Nicolas Vanier réussit parfaitement à nous plonger dans la nature, belle, glaciale et dangereuse, au milieu des loups, superbes et sauvages, le tout sur une musique très mélodieuse de Krishna Lévy. -
On redoutait le refrain écolo un brin moralisateur sur la nécessaire harmonie entre les hommes et les bêtes. Il arrive dès le prologue, revient en piqûre de rappel à la fin, mais sans gâcher le spectacle. Des scènes attendrissantes avec les louveteaux aux traversées des grands espaces enneigés en traîneau, Loup en met plein la vue. Dépaysement garanti, jusqu'à l'aurore boréale en apothéose. Dommage que la réalisation, bien trop sage, se contente de mettre en valeur les paysages sans se mettre au diapason de la musique de Krishna Levy, digne, elle, des grands films d'aventure hollywoodiens.
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Son [Nicolas Vanier] discours ethnographique semble d'autant plus inexistant que les acteurs s'expriment façon lascars de la téci. Loup ? Hélas, c'est loupé.
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Dans la veine de son Dernier Trappeur, l'aventurier du froid poursuit dans le "ciné-réalité" destiné au jeune public avec cette oeuvre à la croisée de la fiction et du documentaire. L'attelage est un peu bancal mais que la montagne est belle !
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Certes, les images de « Loup » sont magnifiques. C’est entendu, être parvenu à tourner une fiction dans ces régions reculées de Sibérie orientale relève de l’exploit. Mais c’est précisément là que réside le problème : à l’arrivée, on a envie de demander : « Tout ça pour ça ? »
Parce qu’à trop être obnubilé par les conditions de tournage, Nicolas Vanier semble avoir oublié qu’un long-métrage de fiction, c’est aussi des comédiens justes et un vrai scénario. Celui de « Loup », interminable et d’une naïveté confondante (du genre « Ils n’ont rien, mais ils ont tout » !), relève trop du conte écolo à l’eau de rose. S’y ajoutent une héroïne tellement sublime qu’elle passe pour un mannequin égaré au pays des rennes et des scènes franchement grotesques, comme celle où Sergueï court dans la neige en hurlant « Voulka » (son loup adoré) avec une voix de fausset. Le plus rageant, c’est qu’on reste persuadé que Nicolas Vanier aurait mieux réussi un formidable documentaire sur les merveilleux Evènes. Dommage… -
On ne critiquera pas la mise en scène ni même le récit de ce conte des grandes contrées sauvages, l’honnêteté du cinéaste passe par un profond respect pour l’environnement qu’il filme. Cela crève l’écran, notamment au niveau des plans, forcément somptueux dans un cinémascope constitué de plaines majestueuses et de paysages enneigés. En revanche les choses se gâtent dès que les comédiens ouvrent la bouche. Le recours au français pour mieux vendre la fiction tend à diminuer les valeurs évoquées par le cinéaste. De par la fragilité du jeu des deux jeunes comédiens principaux, le métrage perd en réalisme et en précision documentaire. Alors faute d’être un beau film sur les Evènes à l’instar d’un Atarnajuat qui avait su révéler la communauté Inuit aux spectateurs, Loup s’obstine à n’être qu’une œuvre pour les plus petits, avec effectivement de superbes créatures à fourrure, que l’on voit passer de louveteaux à grosses papattes aux sublimes prédateurs de nos contes.
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(...) comment dire, la chose est hybride, on a l'impression qu'un téléfilm de M6 s'est glissé en douce dans un documentaire sur la nature.
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Pour son deuxième long métrage de fiction, l’aventurier Nicolas Vanier adapte un de ses romans, inspiré de l’année qu’il a passée parmi les Evènes, une communauté nomade qui affronte des températures glaciales l’hiver. Par souci d’authenticité, l’explorateur a tourné par -50°C, avec un équipement mis au point par des ingénieurs de l’aérospatiale. Entièrement au premier degré, ce récit initiatique qui essaie de réconcilier l’homme avec la nature se destine en priorité aux enfants.
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[le] film veut ratisser large : tourné en français, il relate une histoire d'une mièvrerie embarrassante, mais indéniablement compréhensible par tous. Nommé gardien de la harde à 16 ans, Sergueï va transgresser les lois séculaires de son clan. Au lieu d'abattre sans état d'âme les loups qui rôdent autour de ses rennes, il devient leur ami, ralliant à sa cause sa promise, la jeune Nastazia.
Gros plans sur son visage attendri devant les bébés loups, lumière tamisée sur les corps des amants sous la yourte, musique lyrique sur la beauté éternelle des paysages enneigés, aucun cliché n'est épargné au spectateur qui est prié de s'extasier devant tant d'harmonie et de simplicité.