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Mona vit seule avec son fils trentenaire Joël, en retard intellectuel, pour lequel elle a mis sa vie personnelle en parenthèse. Mais voilà que sur son lieu de travail, Joël est tombé amoureux d’une collègue, Océane, elle aussi en situation de handicap. Une passion cachée mais bien réelle puisque Océane tombe enceinte, avec tous les bouleversements que ça implique dans leurs vies et celles de leurs proches. Sur ce point de départ, Anne Sophie Bailly va déjouer les attentes et proposer un récit où la présence de personnages handicapés n’implique pas de faire un film sur le handicap. Ce qui est raconté ici, avec une écriture ciselée de personnages à fortes aspérités, est l’histoire d’un double récit d’émancipation. Celle d’un fils baby-sitté depuis toujours et prêt à devenir père envers et contre tous. Et celui, au fond bien plus difficile à vivre pour elle, d’une mère, inquiète de la capacité de son fils – sans comprendre qu’elle l’étouffe – à s’assumer mais plus encore effrayée devant le saut dans le vide que cette situation représente pour elle, alors qu’un homme est entré dans sa vie. Saura t’elle se reconnecter avec ses sentiments et ses désirs physiques en faisant fi de la culpabilité ? Ce premier long exprime ce questionnement en épousant les tourments intérieurs d’une héroïne qui cherche à ne rien laisser paraître. La sobriété qui en découle empêche tout pathos tout en dopant sa puissance émotionnelle. Un grand premier film où Laure Calamy impressionne une fois encore face au non moins épatant Charles Peccia- Galletto, prénommé au César de la révélation.