Toutes les critiques de Premières Neiges

Les critiques de Première

  1. Première
    par Isabelle Danel

    1997, à Slavno, quelque part en Bosnie. Une demi-douzaine de femmes, quelques adolescentes, un vieillard et un petit garçon : c’est ce qui reste de ce village dont tous les hommes ont été tués sans que leurs mères, leurs épouses ou leurs filles ne sachent exactement quand ou comment. « Survivre », disent-elles. En accumulant les gestes simples du quotidien, en confectionnant des confitures de prunes qu’elles vendent sur la route. En attendant, en espérant... Mais quoi ? Écrit, produit et réalisé par une jeune Bosniaque de 22 ans, ce premier long métrage possède une force documentaire fulgurante dans sa première partie. Dommage que la suite, « fictionnant » autour du rachat du village par un promoteur serbe et accumulant les symboles patauds, ne soit pas de la même eau. Cette réalisatrice est néanmoins à découvrir et à suivre de près : elle a reçu le Grand Prix de la Semaine de la critique au festival de Cannes 2008.

Les critiques de la Presse

  1. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Peu de dialogues, pas d’apitoiement, mais une mise en scène modeste, lumineuse, des visages en gros plan, des regards qui en disent plus long que de grands discours sur les combats que mène la petite communauté luttant pour sa survie tant physique que morale. Avec poésie et pudeur, la réalisatrice peint une reconstruction, sans oublier, de dénoncer les profiteurs de guerre d’aujourd’hui, parfois anciens bourreaux.

  2. Elle
    par Philippe Tretiack

    Sur la nécessité du deuil, sur les plaies du conflit yougoslave, sur la haine entre communautés, sur le désastre que fut l'inaction des Nations Unies, Aida Begic, cinéaste bosniaque de 32 ans, a réalisé un premier film attachant, pudique et grave, d'où il ressort que les déchirements de famille, quand ils prennent la taille d'une nation, creusent des fossés aux allures de tombes.

  3. Paris Match
    par Alain Spira

    La réalisatrice dessine, avec poésie et sensibilité, d'intenses portraits de femmes abandonnées sur un radeau au milieu d'une mer d'autant plus cruelle qu'elle appartient à notre modernité. Des images souvent très belles rachètent une narration pas toujours tenue. Mais des qualités indiquent que ce premier film va, comme les premières neiges, modifier le paysage cinématographique en y ajoutant une nouvelle cinéaste.