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Cary Fukunaga s’est documenté pendant des semaines au Mexique et en Amérique centrale, allant jusqu’à partager la vie de clandestins sur le toit d’un wagon de train. Il en a rapporté une indiscutable sensation de vécu, renforcée par des choix de mise en scène simples mais évidents, comme l’utilisation de l’espace restreint du toit du train pour résumer l’épreuve de ces gens qui passent des semaines sans abri, ni défense, ni intimité, obligés de se serrer les coudes. (...) Très fort pour un premier film.
Toutes les critiques de Sin Nombre
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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A partir de deux sujets déjà largement traités au cinéma, l'immigration clandestine et la guerre des gangs, le réalisateur réussit dans ce premier film maîtrisé et souvent bouleversant à donner une approche originale.
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Sin Nombre a obtenu le Prix du Jury au Festival de Deauville 2009 et Cary Joji Fukunaga, le Prix du Meilleur Réalisateur au Festival de Sundance 2009. Avec beaucoup de recul et sans manichéisme aucun, le cinéaste dresse le portrait d’une société en lutte pour sa survie. Les trajectoires des différents personnages sont autant d’illustrations concrètes des alternatives qui s’offrent à la population. Le cinéaste ne se porte aucunement garant d’une situation plus que d’une autre, le libre arbitre est maintenu et c’est exactement parce qu’il y a absence de jugement moral sur les choix des protagonistes que Sin Nombre sonne juste.
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C'est un premier long-métrage qui vous met K.-O. [...] Cary Joji Fukunaga filme comme il respire, sans jamais tomber le documentaire, insufflant à ses personnages une énergie vitale. A ne pas manquer.
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Puissant, brutal, Sin Nombre vous marquera d'une façon aussi indélébile que les terribles tatouages des mareros.
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SIn Nombre est un film âpre sur deux enfants du siècle principalement coupables d'être nés au mauvais endroit. La dureté de certaines scènes est compensée par la compassion palpable du cinéaste envers ses personnages. Un premier film qui touche au coeur et aux tripes et donne envie de suivre de très près la carrière de Cary Fukunaga.
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Le film oscille entre la dénonciation de la misère des émigrants, transis sur le toit de trains poussifs, et la cruauté ordinaire d'une jeunesse plus habituée à souffrir qu'à jouir de ses 20ans. Un peu bancal mais efficace.
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Derrière la caméra, Cary Joji Fukunaga, 32 ans, happe le spectateur par la force de son récit très fluide, qui contourne tous les clichés grâce à son authenticité et sa compassion.
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(...) le jeune réalisateur américain d’origine suédoise et japonaise, Cary Joji Fukunaga, fait preuve d’une rigueur exemplaire, une rigueur qui n’empêche pas quelques maladresses (le film est parfois un peu démonstratif) mais impressionne pour un premier long métrage de cette ambition.(...) C’est lorsqu’il est délesté des vertus de l’exemple, lorsque la tension inhérente au film de genre balaie les résidus de sur-signifiance que Sin nombre se montre le plus convaincant.
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C’est l’univers de « La vida loca », de Christian Poveda, et le décor des « Moissons du ciel », de Terrence Malick : une fuite sans fin vers un avenir qu’on espère meilleur, à travers des dangers incroyables. A la fois plaidoyer social virulent et polar d’une rare violence, le film est beau et poignant. Prix du meilleur réalisateur à Sundance : un cinéaste à suivre.
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Remarquable de maturité dans l'écriture, la mise en images et la direction d'acteurs, ce premier long-métrage, produit par Gaël Garcia Bernal, se vit comme un thriller angoissant, une impitoyable course contre un destin contraire. On attend son deuxième avec impatience.
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(...) la mise en scène navigue dans une belle zone d'incertitude où les acteurs de métier peuvent jouer comme des amateurs, et les figurants comme des professionnels. Ce barrage contre l'identification héroïque empêche qu'on pleurniche de travers et qu'on s'apitoie sur sa propre peine. La compassion n'est pas le genre de la maison.
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De ce riche matériau documentaire qu'il a converti en fiction, il tire un film fort et pessimiste. Une œuvre au noir, hantée par des personnages traqués, cherchant coûte que coûte à s'arracher à leur condition. [...] Et si la peinture du gang et de son fonctionnement n'évite pas toujours les clichés, elle parvient tout de même à nous faire entrevoir, sous les trognes tatoués des caïds de la bande, les visages des gosses qu'ils n'ont jamais pu être.
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Cary Fukunaga nous fait partager une odyssée et une guerre au milieu d’autres guerres. S’y tutoient, outre la mort et la vie, la brutalité et l’entraide, la foi et la peur. Un des films les plus réussis de ces dernières années sur la condition des migrants et leur éternelle envie de crier : « America America ! »
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Et c'est dans sa mise en scène que réside l'intérêt de l'affaire. Elle est soignée, intelligente dans ses cadres, étonnante dans son efficacité. Le réalisateur, 32 ans, a été couronné pour son travail à Sundance et à Deauville. Il est à suivre de près.
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Road trip métis, revenge story sur fond de guerre des gangs, Fukunaga ne sait pas choisir. (...) Fukunaga se noie dans les pièges d'un discours socio vaguement fleur bleue.
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(...) Sin Nombre a la naïveté et la bonne volonté d'une photo prise par le touriste gringo, fasciné par ce beau peuple mexicain qui lave son linge dans le fleuve, à la main, avec le sourire... Et, comme Slumdog Millionaire, auquel il emprunte une imagerie « world » séduisante mais factice, Sin Nombre, malgré ses velléités humanistes, reste en surface : sans âme.
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Premier long métrage de son auteur, le film recourt à tous les trucs que l'on apprend probablement dans les écoles de cinéma américaines. Les mouvements de grue, le tempo du jeu des jeunes acteurs renvoient à d'illustre modèles, ici imités et jamais égalés. [...] Cette roublardise naïve gouverne tout le film, jusqu'à le vider de sa substance, de la conviction que, on est sûr sans jamais en avoir la preuve à l'écran, Cary Fukunaga y a mis.