-
Sans jamais tomber dans le pathos, cette jolie chronique sociale, située dans un patelin du Mississipi, illumine les coeurs par sa sincérité.
-
L'interprétation du jeune William Ruffin est très réussie, tant celui-ci arrive à faire passer énormément d'émotion dans ses silences et ses regards. Grâce à sa maturité, il porte tout simplement le film sur ses épaules.
Le récit peut paraître léger de prime abord, il est cependant traité de manière efficace grâce à une mise en scène sobre et élégante de la part de Mathew Gordon. Un premier film prometteur.
-
Chronique d'un été initiatique sur fond d'american dream en miettes, qui peut rebuter par la sécheresse du pitch. Mais portée par les mélodies aériennes d'Animal Collective, sa beauté brute touche en plein coeur.
-
par Pierre Murat
Toutes les critiques de Summertime
Les critiques de la Presse
Un ado délaissé aimerait réconcilier sa famille. Ce premier film étonnant, dans l'esprit humaniste, fait la part belle aux exclus du rêve américain. (...) C'est un premier film étonnant -la surprise de ce début d'été-, tourné pour quelques dollars, visiblement réunis par des potes enthousiastes. Il a la langueur moite de ce Sud américain où les gestes, rares, où les mots, traînants, semblent constamment renforcer le silence...
Il y a de la colère et de la niaque dans cette première fiction, portrait marquant parce que cruellement réaliste d'un survivant du XXIe siècle.
Le parcours signifiant du jeune Robbie confond subtilement romanesque et réalité, interroge les conventions sociales tout autant qu'il semble parfois en être la conséquence.
Matthew Gordon filme avec pudeur et sensibilité la détresse de ces gamins livrés à eux-mêmes. Influencé par les films de Terence Malick (surtout Badlands), il juxtapose ses portraits de déshérités et la peinture d'une nature glorieuse, baignée de lumière. Il tire aussi de ses jeunes interprètes (tous non professionnels) des compositions remarquables de justesse et de profondeur.
Portrait sensible d'un gamin qui lutte avec les moyens du bord pour ne pas partir à la dérive.
(...) c'est cette authenticité brute, avec la finesse du scénario, qui confère sa justesse à cette délicate chronique de la désillusion ordinaire.
Décrivant le quotidien de cet ado au cœur de la campagne du Mississippi, “Summertime”, Prix du jury à Deauville, livre un portrait simple, puissant et attachant de cette Amérique poisseuse aux rêves brisés.
L’arrivée de l’été entraîne un regain d’espoir pour Robbie, un ado coincé au fi n fond du Mississippi, celui de regrouper sa famille autour de lui. Cependant, très vite, la résignation l’emporte. Sa mère dépressive ne daigne pas revenir au foyer et il doit s’occuper seul de son demi-frère. Les chroniques adolescentes sur fond de moissonneuse-batteuse et d’anciens ravagés par l’alcoolisme, on a le sentiment d’en subir deux ou trois par an...Mais celle de Matthew Gordon sort du lot grâce à une compassion jamais factice pour des personnages brillamment interprétés.
Gordon redistribue ici les cartes "southern gothic" sans en renouveler le genre ; demeurent de beaux instants où le film décolle, porté par la voix off de son tout jeune interprète, une langue chaude, aux accents languissants.
Matthew Gordon, a des années de documentaires derrière lui, et pose une situation et une ambiance en deux plans, trois mouvements simples et efficaces. A l'empathie de son jeune héros il ajoute de la poésie, pas éloignée de celle d'un Terrence Malick. La référence est lourde, mais assumée. On en est sûr: Matthew Gordon est un type à suivre de très près.
Un drame réaliste à hauteur d'homme et qui ne fait pas le malin. C'est déjà bien.
Avec ce Mississippi, on trouve malheureusement un paysage sans imaginaire, dans lequel Matthew Gordon installe ses acteurs amateurs et construit une famille décomposée.