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Coppola n'a jamais manqué d'ambition, mais elle est à double tranchant. Aujourd'hui, en l'absence de garde-fous, sa démesure se retourne contre lui. Pourtant, Tetro ne manque à priori pas de séduction avec ses promesses de lyrisme romanesque appliqué à un mélodrame familial manifestement très personnel. Si le lien entre réel et fiction est intéressant, il est plombé par une mise en scène délirante qui ne suffit pas à dépoussiérer une collection de clichés : l'artiste maudit, l'amour fou, la famille oppressante...
Toutes les critiques de Tetro
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une mise en scène élaborée, une direction d'acteurs juste mènent le spectateur dans le dédale des secrets et des souffrances refoulées. (...) Tetro se situe avec maîtrise entre pudeur et exhibitionnisme, entre passion et distanciation.
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Ce qui frappe d'emblée est l'intense liberté de la narration, de mise en scène, de ton (parfois bouffon, parfois sérieux) que se permet Coppola. En cette fin d'année, la liberté de "vieux maîtres" surpasse le reste des sorties (...) Mais plus que d'un film "libre", Tetro donne le sentiment d'un petit film indé se tranformant, sans qu'on l'ait vu venir, en "grand film".
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Ce film-là déroute, parce que, à la différence des oeuvres les plus célèbres de Coppola, il se situe moins dans le tape-à-l'oeil que dans le contre-jour (le film est en noir et blanc à l'exception de flash-back en couleurs), moins dans l'exhibitionnisme et l'artifice que dans la pudeur. Il déroute aussi parce que Coppola s'était éloigné du cinéma, consacré à ses vignobles et à ses enfants, et qu'il revient, pas sénile pour un sou, avec une rare liberté de narration, une enviable vivacité de metteur en scène, pour creuser un sillon dans lequel il avait déjà laissé son empreinte : celui de la perpétuelle remise en question, du thème de la fuite, de l'autodestruction, de la tentation d'accumuler des références culturelles au risque de n'être pas compris.
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(...) le long épisode digressif qu'il s'autorise en fin de parcours surprend par son inutilité : une séquence "film dans le film" où s'exerce une très faible satire des milieux festivaliers, en l'occurrence une manifestation de cinéma snob en Patagonie, intermède caricatural qui serait inoffensif s'il ne venait détruire une partie du charme où Tetro nous tenait. Mais pas assez pour le rompre totalement.
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Tetro séduit malgré ses scories. Si tous les films inaboutis étaient aussi puissants que celui-ci, qu'il serait beau le métier de critique.
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Envoutant Vincent Gallo ! Le cinéaste avait-il pleinement conscience que le choix d'un acteur à l'univers si personnel aurait une influence ravageuse sa propre narration ? Si l'on n'assiste pas à l'oeuvre la plus puissante du réalisateur d'Apocalypse Now, on est cependant attiré par cette histoire fascinante, aux révélations invraisemblables.
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Très sophistiqué donc, presque expérimental (les flashbacks en couleur dans un film en noir et blanc, les glaciers de Patagonie scintillant comme des diamants), Tetro perd parfois en intensité émotionnelle ce qu'il gagne en pure splendeur visuelle. C'est le seul reproche que l'on puisse faire à ce film à la mise en scène constamment stimulante et inspirée. Car malgré cette relative glaciation formelle, difficile de ne pas se prendre de passion pour l'admirable saga des Tetroccini, cousins lointains des Corleone et des Coppola, perclus de rayons de lumière diffractés. Décidément régénéré, le plus tout jeune Coppola (70 printemps) confirme, après l'Homme sans âge, qu'il voit de nouveau grand, puissant, ambitieux. On en cligne encore des yeux.
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(...) ce qu’il y a de vraiment personnel dans ce nouvel opus, c’est le plaisir simple et honnête que prend le cinéaste à faire ce qu’il veut. Par exemple, il choisit de tourner en Argentine parce qu’il a récemment craqué pour ce pays, et il délaisse les mouvements de caméra pour ne réaliser quasiment que des plans fixes. Un choix par ailleurs fort judicieux puisqu’il nous offre une succession de tableaux saisissants plongés dans un sublime noir et blanc. Coppola, avec un sens du cadre photographique hallucinant, compose des plans d’une stupéfiante beauté et les enfile comme des perles sur un fil narratif mince mais solide. Le tout avec un naturel désarmant et une simplicité loin de toute velléité ostentatoire, comme s’il lui suffisait de claquer des doigts pour réaliser ces petits miracles. La sincérité laisse place à un savoir-faire froid. Dommage que cette fin ternisse quelque peu une œuvre qui reste malgré tout la meilleure de son auteur depuis fort longtemps.
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Un mélodrame baroque, un ample récit d'initiation, aux accents autobiographiques. Voilà le film qui peut faire croire à cette nouvelle carrière de jeune cinéaste indépendant à laquelle « FFC », 70 ans, aspire aujourd'hui. Cette fois, il y a l'élan, la fougue romanesque d'un scénario original, des envies dévorantes de cinéma et celle, retrouvée, de « tuer le père », comme au temps du Parrain. Plus un beau noir et blanc contrasté qui rappelle Rusty James.
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Tetro, à l'image de son héros désespéré devenu éclairagiste de théâtre, est une métaphore sur l'ombre et la lumière, sur la célébrité. Il n'y a pas mieux placé que Coppola pour en parler.
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(..) son [Francis Ford Coppola] film ne convainc pas totalement, semblant parfois se noyer dans la contemplation de sa mise en scène et desservi par certaines interprétations outrées, comme celle de Vincent Gallo.
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Tout en triturant ses vieilles obsessions, au premier rang desquelles la famille, Coppola, formellement, tente le tout pour le tout avec un noir et blanc somptueux qui rappelle "Rusty James", troué de flash-backs baroques, presque opératiques, dont les couleurs feraient pâlir un Douglas Sirk. C’est admirable – presque trop dans la mesure où l’émotion que fait jaillir le film est surtout d’ordre esthétique. Mais mieux vaut "Tetro" que pas assez.
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A 70 ans, Coppola signe un film très personnel, principalement en noir et blanc, parfaitement maîtrisé, aux plans inventifs, et parsemé de clins d'oeil aux maîtres du cinéma. Pourtant, côté scénario, l'intrigue repose sur des secrets de famille révélés peu à peu et tourne vite à l'interminable imbroglio psychologique.