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Il y a une double bonne idée dans le quatrième film de Xavier Dolan. Celle de raconter le calvaire d’un jeune gay dans un Québec rétrograde où l’homosexualité se tait, et de filmer ça non pas comme une fable morale, mais comme un film d’horreur. La route qu’on aurait mieux fait de ne pas emprunter, le lieu maudit qui vous retient malgré vous, les feuilles des épis de maïs coupant « comme des couteaux » : du geste pasolinien, Tom à la ferme
glisse vers l’hommage au John Carpenter du Village des damnés. Le réalisateur travaille les codes du genre avec une subtilité peu commune dans son cinéma, qui ploie d’habitude sous les références criardes. Saluons son compositeur Gabriel Yared, dont la belle partition est pour beaucoup dans ce traitement organique des ressorts de l’angoisse. Voilà pour le positif. En plus d’un scénario confus, le film est en outre vampirisé par son acteur-réalisateur. Affublé d’un improbable look de hipster à choucroute décolorée, Dolan est trop occupé à se filmer pour donner corps à l’autre, le paysan fruste, vrai sujet du film dont la caméra échoue à saisir les contours et l’essence. S’il a gagné en maturité, le jeune cinéaste reste prisonnier de son ego de gamin surdoué. Il y a deux ans, le bouleversant Laurence Anyways se portait très bien sans lui à l’écran. Le paradoxe de Tom à la ferme est plus retors : ici, Dolan, dont le talent est par instants insolent, n’est jamais aussi bon réalisateur que quand il se complaît dans l’autocontemplation. Jouant au détriment de tout le reste, cette polarisation narcissique est aussi exaspérante que fascinante.
Toutes les critiques de Tom à la ferme
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Xavier Dolan libéré dans un survival SM à vous vriller les tripes
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En brassant les thèmes de l’homophobie, du deuil, des déchirements familiaux, Xavier Dolan libre un film perturbant et ultra maîtrisé. Les comédiens sont excellents, la campagne environnante devient brutale et anxiogène et on se laisse prendre par une tension constante, aiguisée par un remarquable travail sur la lumière et la musique. Certains qualifient ce Tom à la ferme de « trip hitchcockien ». C’est une référence et un hommage mérité.
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Dolan s'élève ici à une sobriété incisive, tranchant au couteau dans la matière de ses gros plans colorés, pratiquant des ellipses élégantes (...) Sans rien céder sur la beauté formelle, il parvient à créer un climat oppressant très efficace.
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Une situation houleuse filmée avec l’extrême sensibilité de Xavier Dolan, qui y ajoute une dimension thriller et de l’ambiguïté à travers le personnage du frère brutal. Le prodige québécois (Les Amours imaginaires, Laurence Anyways) signe avec ce Tom à la ferme un formidable film sur le deuil et le désarroi amoureux.
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Transferts d’identités, mensonges et illusions, Tom à la ferme récite parfaitement ses gammes hitchcockiennes (un peu de Psychose, beaucoup de Vertigo) mais il le fait à la manière Dolan, c’est-à-dire selon une logique de sampling iconoclaste et perpétuellement inventif.
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Construit comme un thriller psychologique, le film repose sur un duo-duel qui se révèle de plus en plus vénéneux, au fil d'un crescendo orchestré avec précision. Une méticulosité qui n'empêche pas une vigueur baroque.
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Un thriller psychologique,atypique et dérangeant.
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Tom à la ferme présente des aspects légèrement surréalistes qui ne plairont peut-être pas à tous. Mais cette première escapade de Dolan dans le monde du thriller est tout sauf un exercice vain.
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Le jeune réalisateur québécois Xavier Dolan, 24 ans, à qui l'on doit les très remarqués "Les amours imaginaires" et "Laurence Anyways", signe son meilleur long métrage avec "Tom à la ferme", thriller psychologique extrêmement intense qui promet de marquer les esprits.
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En adaptant un texte de Michel Marc Bouchard sur le face-à-face entre un jeune homme et la famille de son amant décédé, Xavier Dolan fait évoluer sa mise en scène en flirtant avec le genre. Il amorce sans doute ainsi sa mutation, de phénomène adolescent à réalisateur aguerri.
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À la fois thriller et drame familial, le film bénéficie aussi des compositions remarquables des quatre acteurs en présence. De la pièce de Michel Marc Bouchard, qui a coécrit le scénario du film avec lui, Xavier Dolan a tiré un véritable film de cinéma. Et un bon.
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On sent parfois le théâtre (adaptation d’une pièce de Michel Marc Bouchard, le film reste un huis clos que l’arrivée d’un nouveau personnage aère) mais la virtuosité d’un réalisateur défait de ses tics, opère.
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Xavier Dolan brouille magistralement les repères. L'orientation du film n'est plus d'aller voir l'ailleurs pour mieux se convaincre qu'on fait bien de vivre ici, mais de vraiment s'y frotter. S'y éprouver. S'éprouver, dans le même temps, à des codes de cinéma de genre (...).
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Le film partait chasser sur les terres du trouble et de l’indistinction, et c’est un sentiment pur, limpide, entier, une vraie naïveté qu’il déniche, en basse continue, chevillée au cœur de son héros. Comme la seule chose qui tient encore quand le brouillard s’estompe.
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À travers ce film aux accents hitchkockiens, Xavier Dolan pointe avec force, émotion et justesse l'homophobie qui sévit parfois dans les zones rurales.
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Bien plus qu'une simple claque formelle, on tient là une œuvre vénéneuse sur le poids de l'intolérance et de l'incommunicabilité. Derrière la noirceur des rapports unissant les deux protagonistes du récit se glisse en effet une poignante dénonciation de l'homophobie ordinaire.
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Xavier Dolan confirme tout de même agréablement le dynamisme et l’intégrité du cinéaste qui, plutôt que d’exploiter le filon qui fit son succès, préfère remettre en jeu ses réflexes de réalisation. (...) ‘Tom à la ferme’ pourra désorienter ses fans de la première heure, il réussit à y instaurer un climat lourd, tendu et crédible, porté par des acteurs d’une grande justesse. Pas encore tout à fait le chef-d’œuvre qu’on pourrait attendre d’un réalisateur aussi précoce, donc, mais l’assurance, en tout cas, qu’il en prend bien la voie.
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Impressionnant de maîtrise, le cinéaste embarque le spectateur dans son histoire certes sordide mais pour mieux livrer un plaidoyer sur le droit à la différence. Courageux et émouvant.
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Dans cette adaptation de Michel Marc Bouchard, Dolan laisse monter doucement la pression, le personnage de Tom venu aux funérailles de celui que l’on comprend comme étant son amant se retrouve dans un étau dont il ne peut sortir. Encore une réussite, sombre et anxiogène, que nous livre ici le jeune réalisateur.
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une atmosphère sourde comme une messe basse, une action tendue, épurée, sans fioritures. L'idéal, en somme, pour mettre en scène un thriller psychologique confrontant deux personnages principaux dans un face à face sadomasochiste où la frontière entre dominant et dominé à tendance à devenir floue.
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« Tom à la ferme » est une pierre de plus dans la filmographie exigeante et troublante de ce réalisateur qui trace un sillon bien particulier dans l’histoire du cinéma canadien.
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Le long-métrage le plus sobre de Xavier Dolan est également le plus étouffé, pris dans un récit dominé par l’esprit de sérieux.
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Le film de genre, comme son spectateur, n'épargne aucune entorse ou baisse de régime. Malgré un sujet en or et une poignée de scènes mémorables, Xavier Dolan se montre incapable de maintenir le cap.
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Pour son long métrage, Xavier Dolan filme l'homosexualité avec lyrisme. Sans approfondir le sujet.
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Cette « folie » très efficacement rendue à l’écran ne destine pas "Tom à la ferme" à tous les publics mais confirme le savoir-faire de ce jeune cinéaste très doué, à la fois brillant et agaçant, parce que maniéré, parce que toujours un peu trop appuyé.
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Xavier Dolan adapte la pièce de théâtre « Tom à la ferme », dont il tire son premier thriller entre épure et violence.
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Outre la mise en scène très référentielle de "Tom à la ferme", le réalisateur en desquame la direction artistique. Sous le toit de cet asile de fous, on ne connaît pas les paroles du deuil, leur générosité et leur chaleur.
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Premier véritable film de genre de Xavier Dolan après une "trilogie sur l’amour impossible","Tom à la ferme" rompt avec le lyrisme pop, mais le naturalisme rugueux du polar bouseux cède vite le pas à un thriller bizarre (...).
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Film-napperon, auto-excusé par le mythe du scénario qui peut tenir sur un ticket de métro, Tom à la ferme est surtout un film vite fait mal fait.
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Avec Tom à la ferme, Xavier Dolan était à deux doigts de faire un grand film sur l’homophobie en campagne, de réaliser aussi l’œuvre charnière qui aurait emmené son cinéma vers des terrains plus adultes. Il n’était pas loin d’un Almodóvar qui s’est aussi exercé au film noir (...) avec une totale conscience de ses effets stylistiques (...) mais sans pour autant renier son univers ni ses obsessions. Dolan est brillant mais il a sûrement agi par péché d’orgueil
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Pour son quatrième film, Xavier Dolan décide d’adapter Tom à la ferme, pièce de Michel Marc Bouchard : de bonnes idées, mais pas assez pour convaincre.
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Dans cette adaptation de la pièce du même nom de l’auteur québécois Michel Marc Bouchard, Xavier Dolan rend un hommage appuyé au maître du suspense. Un exercice plaisant, mais un fi lm insu sant.
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Mensonges, manipulation et séduction sur fond de sévices physiques vont se multiplier entre eux. Xavier Dolan en oublie presque les codes du thriller pour friser le film d'horreur, avec parfois des séquences violentes, difficiles à regarder.