Première
Les vigneronnes embrassent la contemplation d’une terre autrefois entretenue par leurs braves aïeux – la contemplation se lie à la confrontation d’une vigne qui chuchote à la sensibilité féminine (que les hommes ne peuvent entendre) d’après une vigneronne. La fibre maternelle est invoquée puisqu'il ne s’agit pas seulement de d'engendrer, mais d’élever la vigne pour que fructifie le meilleur des nectars. Guillaume Bodin convoque des plans accélérés où la nature évolue au rythme des saisons – à l'image des temps qui changent, eux aussi. De rudes outils sont placés entre les mains de ces travailleuses qui témoignent de toute la dureté d'un métier de longue haleine. Le projet relève d'un féminisme brut et sec, sans désir de compétition avec les vignerons, mais plutôt de faire valoir tout le savoir-faire de ces femmes, tout aussi capables.
Manon Bellahcene