-
Ce premier film est une pâle retranscription d’un univers montagnard communément rude et beau. Sa réalisatrice se contente de styliser. Elle paraît plus à l’aise pour cadrer des paysages spectaculaires et nivelés que pour y mettre en présence des êtres en lutte, à qui elle fait aboyer des dialogues kitsch à souhait. L’air est rare en altitude, mais pas au point de dire n’importe quoi !
Toutes les critiques de coeur animal
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Le script paraît un rien théorique, mais la beauté rugueuse de la mise en scène finit par nous emporter.
-
Un homme sauvage et violent, un étranger traité en sous-homme et une femme : voilà le trio de ce film tiré d’un livre de Noëlle Revaz, « Rapport aux bêtes », et que transpose à l’écran avec une belle sensibilité Séverine Cornamusaz. Nous ne sommes pas loin de l’univers de « Padre Padrone » des frères Taviani, et même proche, parfois, de la réflexion d’Elisabeth de Fontenay sur la cause animale. Un aigle qui vole dans le ciel ou des troupeaux qui arpentent les alpages : les animaux sont omniprésents dans « Cœur animal ». Dans cette émouvante histoire, les bêtes semblent regarder un homme tomber mais qui finit par se relever dans les bras de l’être aimé. Le tendre et juste regard d’une cinéaste sur une histoire d’hommes et de mélancolie.
-
Effectivement, l’auteur se place systématiquement du côté du paysan, pourtant très antipathique, afin de nous faire ressentir son humanité tapie derrière sa carapace. Elle parvient à créer une ambiance tendue durant toute la première heure du film, avant d’obliger le spectateur à mieux comprendre les motivations profondes de celui qu’il prenait tout d’abord pour un monstre de froideur. Elle nous invite à suivre le cheminement intérieur de ce mari qui prend conscience de son amour pour sa femme, sans pour autant savoir l’exprimer. En cela, la dernière scène laisse enfin éclater une émotion à fleur de peau qui faisait défaut jusqu’alors. Sublimé par le décor majestueux et finalement étouffant des alpages, par une belle photographie et une réalisation rigoureuse, Cœur animal s’impose comme une première réalisation à la fois ambitieuse et prometteuse. De quoi attendre avec impatience le prochain essai d’une réalisatrice que l’on suivra de près.
-
Ce premier long métrage, au cadre plus original que son intrigue, tire sa force de ses contrastes. Le décor majestueux de la montagne apparaît comme le miroir inversé des émotions inhibées du héros. Et la vision presque surnaturelle des sommets dans le brouillard tranche avec la description naturaliste en plans serrés du labeur quotidien à la ferme. C'est à la fois excessivement théorique et puissamment incarné grâce à la composition très (et parfois trop) physique d'Olivier Rabourdin.
-
Séverine Cornamusaz raconte une histoire qui lui tient à cœur, celle de ses grands-parents maternels. Elle joue l'abstraction, la simplicité, s'applique à montrer que le cœur du monstre macho peut saigner. Elle n'a pas choisi la facilité en adaptant un roman de Noëlle Revaz (Rapport aux bêtes, Gallimard) où le mari violent s'exprimait en un long monologue, et où son épouse était impalpable, réduite à un fantôme. Il lui a fallu transformer la logorrhée de son violent antihéros en silences lourds, grognements peu littéraires de rustre égaré (Olivier Rabourdin est un bon acteur), et faire exister cette femme cantonnée à la fabrication des fromages de chèvres et à relever sa robe pour se faire engrosser à la hussarde dans la grange ou l'étable. Manque au final un rien de ton personnel, d'émotion, de transcendance.