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Les Films des Tournelles

Un an après son triomphe à Cannes, le long-métrage de Nadine Labaki connaît une deuxième vie au box-office chinois avec 44 millions de dollars de recettes.

Cannes, 2018. Le jury de la 71ème édition du Festival de Cannes, présidé par Cate Blanchett, décerne à Nadine Labaki le Prix du Jury pour son drame intimiste et familial crépusculaire Capharnaüm. Aux côtés de Hirokazu Kore-eda (sacré de la Palme d’Or pour Affaires de famille) ou encore Spike Lee (Grand Prix pour BlacKkKlansman), la cinéaste libanaise narre l’itinéraire d’un garçonnet issu des bidonvilles de Beyrouth, attaquant en justice ses parents car ils lui ont donné la vie.

Un an après sa récompense cannoise et son triomphe sur la Croisette, le film connaît un nouveau succès, assez inattendu, avec son exploitation chinoise. ScreenDaily rapporte que Capharnaüm aurait engrangé 44 millions de dollars de recettes en Chine. Selon son distributeur, Cai Gongming, de Road Pictures, Capharnaüm "est un film touchant et sans fard sur le destin de deux enfants, cela explique pourquoi il dépasse les barrières de la culture et de la langue et émeut le public chinois."

Cannes 2018 : rencontre avec Nadine Labaki

C’est sur le réseau social Douyin, connu aussi sous le nom de TikTok, très populaire en Chine que le long-métrage a bénéficié du bouche-à-oreille avant de connaître sa deuxième vie. Sur l’application, de nombreux utilisateurs se sont mis en scène, face smartphone, en train de pleurer durant le visionnage du film. Ou après, en donnant leurs avis sur le drame de Nadine Labaki. En deux jours, les vidéos avaient cumulé quelques 14 millions de vues.

"Le public chinois est devenu de plus en plus sélect sur ce que qu’il regarde et s’ouvre sans cesse à de nouvelles cultures.", explique Cai Gongming. ScreenDaily nous apprend également que le distributeur a acquis les droits de diffusion de deux autres cartons cannois de 2018, la Palme d’Or signée Kore-eda (qui a engrangé 14.5 millions de dollars lors de son exploitation chinoise en août dernier) et le drame polonais Cold War de Pawel Pawlikowski.

Malgré sa deuxième vie, il est important de signaler que le public chinois a apprécié une version tronquée de 10 minutes de film pour "accélérer l’histoire", selon Cai Congming, et que la censure du pays sur dans l'industrie cinématographique (et envers les films étrangers) persiste. En témoigne une scène d’allaitement qui a tout bonnement été retirée du montage exploité dans les salles chinoises.

Cannes 2018 : Notre critique de Capharnaüm