En ce 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, la 7e chaîne mise sur une cinéaste renommée.
Belle soirée féministe en perspective sur Arte : à 20h55, la chaîne franco-allemande proposera Portrait de femme, le film de Jane Campion adapté de l'oeuvre éponyme de Henry James en 1996, qui est porté par Nicole Kidman et John Malkovich, puis le documentaire de Julie Bertucelli (La Cour de Babel, La Dernière folie de Claire Darling), qu'elle a consacré à la réalisatrice néo-zélandaise en 2020, sera reprogrammé à 23h15. Il est déjà visible en replay (et ce jusqu'à la mi-mai), et Première vous le conseille. C'est un portrait complet de la cinéaste, qui de ses premiers courts métrages au triomphe de Power of the Dog aux Oscars en passant par sa série Top of the Lake, a multiplié les histoires d'émancipations féminines fortes et inoubliables.
En 2017, Jane Campion avait commenté sa filmographie dans Première. L'occasion de revenir sur le succès planétaire de La Leçon de Piano, évidemment, mais aussi de parler de ses flops, dont Portrait de femme fait partie. Mais près de 30 ans après sa sortie, ce drame a été largement réhabilité. Voici ses propos :
En pleine vague romantique 90s (Raisons et sentiments, de Ang Lee, Jude, de Michael Winterbottom, Le Temps de l’innocence, de Scorsese…), Jane Campion semble jouer sur du velours avec cette adaptation d’Henry James. A la place du triomphe attendu, c’est le bide commercial et un méchant retour de bâton critique.
"Après un succès comme La Leçon de Piano, une règle tacite du business dit qu’on peut se permettre un échec au box-office. Moi, je ne me suis pas gênée, j’en ai carrément fait trois d’affilée ! (Rires) Portrait de femme, Holy Smoke et In the cut. Après une expérience douloureuse comme celle-là, on est en deuil pendant quelques semaines, et puis ça passe. Ça a été assez sain, finalement. J’ai compris que si le cinéma devait s’arrêter du jour au lendemain, je n’en ferai pas une maladie. Je trouverai d’autres moyens d’expression. Par contre, ne comptez pas sur moi pour vous expliquer pourquoi les gens ont rejeté Portrait de femme. Trop classique ? Trop sophistiqué ? Aucune idée… Nicole est extraordinaire dedans. On s’était croisées une première fois au début des années 80, je lui avais confié un rôle dans mon court-métrage A Girl’s Own Story, mais elle avait décliné, prétextant des examens. Elle m’a avoué récemment qu’elle avait menti – je lui demandais de s’enlaidir et ça lui avait fait peur à l’époque. Elle débutait et rêvait de grands rôles glamour."
L'histoire de Portrait de femme : A la fin des années 1800, Isabel Archer, jeune Américaine en visite chez ses cousins anglais, choque son entourage par son esprit libre et aventureux. Son cousin Ralph, phtisique incurable, l'aime en secret. Elle part à Florence où une amie la jette dans les bras de son amant, Gilbert Osmond. Isabel l'épouse. Quelques années plus tard, elle découvre qu'elle a été manipulée. Elle affronte son mari et retourne aupres de Ralph, qui lui avoue son amour sur son lit de mort.
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