La saison 1 se termine ce soir, après 15 épisodes complètement fous et réjouissants.
Ce n'est pas simple de résumer tout ce qui se passe dans Doom Patrol, dont la riche saison 1 prend fin ce vendredi. La série de DC Entertainment et Warner Bros. est un incroyable "superhero show", qui ne ressemble à aucune autre série de super-héros. Du périple ésotérique dans le cul d'un âne à ce combat sanglant contre des marionnettes nazies, en passant par la découverte magique de "Danny the street", cette rue secrète où se réfugient des transgenres du monde entier, Doom Patrol nous régale d'une folie comics réjouissante, épisode après épisode.
Très certainement la meilleure série DC à l'heure actuelle, plus épique que The Flash, plus dingue que les Legends of Tomorrow, plus cool que Gotham ou plus stylée qu'Arrow, l'histoire de Doom Patrol nous raconte les aventures d'une bandes de "freaks", vivant chez le "Chef". Dans son manoir, Niels Caulder recueille des humains 'métas', c'est à dire dotés de super pouvoirs qui leur gâchent la vie. Il y a Rita, une actrice de l'âge d'or hollywoodien, dont le corps se liquéfie. Il y a Jane, une jeune fille dont les 64 personnalités s'entrecroisent, avec chacune un talent différent. Il y a Larry, un pilote des années 60, qui vit avec une étrange entité électrique à l'intérieur de lui. Et puis il y a Cliff, le dernier arrivé, un pilote de Nascar des 80's, victime d'un terrible accident, qui n'a plus que son cerveau en état de marche, désormais installé dans un robot géant surpuissant. Ayant arrêté de vieillir, ces quatre créatures vivent recluses dans le manoir, laissant passer les jours et les années... jusqu'au jour où le "Chef" disparaît, enlevé par l'incroyable méchant omnipotent, Mr Nobody !
La grande force de ces super-héros, c'est que ce ne sont pas des super-héros. La Doom Patrol ? Ce n'est pas vraiment eux en fait ! Rita, Larry, Jane et Cliff sont juste des paumés, usés par le temps qui passe, par des dons qu'ils ne contrôlent pas, et déprimés d'avoir perdu leur vie passée. Ils ne cherchent pas tellement à sauver le monde. Ils se cherchent d'abord eux-mêmes, comme en témoigne cet épisode entier consacré à leur thérapie de groupe. Merveilleusement écrite, cette bande de losers attachante au possible est la base de tout, plus que des combats dantesques ou la quête d'un pouvoir toujours plus fort.
Et celle qui se démarque, plus que les autres, c'est évidemment Jane. L'actrice Diane Guerrero (vue dans Orange is the New Black) réalise ici une performance extrême, absolument fascinante. Elle réussit à incarner des dizaines de personnalités différentes, toujours plus dingues. C'est impressionnant de la voir basculer ainsi d'une personnalité à une autre, d'être à un moment la douce et hypnotisante Karen, fleur bleue et fan des rom'com des années 90, puis la déjantée Hammerhead à la force surhumaine, puis de se métamorphoser en Flit, capable de se téléporter à l'envie et de finir la scène en Silver Tongue, cette gothique brutale, dont les mots qui sortent de sa bouche se transforment (littéralement) en armes blanches mortelles ! Un rôle extraordinaire à jouer et une héroïne tellement touchante et complexe, qui a droit à un épisode spécial époustouflant, lorsque Doom Patrol plonge concrètement le spectateur dans la tête de Jane, et dans l’architecture complexe de son esprit, via un système de métro méta, qui cache un profond traumatisme...
Parce que c'est aussi ça, Doom Patrol : une inventivité de tous les instants, une façon unique de raconter les histoires, ce petit grain de folie en plus, qui fait qu'on ne sait jamais ce qu'on va nous montrer et où la série va aller. Toujours surprenante, riche d'intrigues diverses et variées, sans pour autant survendre une mythologie absconse, la série parvient à nous passionner à chaque épisode, tout en maintenant l'intérêt global avec un fil rouge feuilletonnant excitant comme il faut.
Un fil rouge incarné par le grand vilain génial, Mr Nobody, joué par le non moins formidable Alan Tudyk (de Firefly). C'est lui qui narre la série, c'est lui qui tire les ficelles et c'est lui qui apporte magie et dinguerie dans la vie de nos héros. Et puis il y a aussi ce Bureau de la Normalité, une organisation gouvernementale qui cherche à éliminer l’absurdité et à imposer l’hétéronormativité dans la société américaine. Parce que Doom Patrol se déroule dans un monde DC ouvert, peuplé de gens exceptionnels. Le même monde que Titans (la série diffusée en France sur Netflix). Que Batman donc, et que la Justice League, dont fait partie Cyborg, super-héros star, qui rejoint le groupe après quelques épisodes. Tout un univers jouissif à découvrir, qui sort tellement extraordinairement du cadre convenu des habituelles séries du genre...
Doom Patrol, saison 1 en 15 épisodes. Diffusée aux USA sur la plateforme de streaming DC Universe. Pas encore de diffuseur en France.
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