Roger Jouret - alias Plastic Bertrand - naît à Bruxelles en 1954, d'un père français et d'une mère ukrainienne. Il monte son premier groupe chez les scouts à l'âge de neuf ans : le Bison scout band, puis crée, à l'adolescence, Les Pélicans, remplacé par Passing the time.Avec ces formations éphémères, il égaye les boums, écume les bars, boîtes, clubs et festivals, tant en Hollande qu'en Belgique. Il poursuit, en parallèle, sa formation à l'Académie de musique, et passe son bac.En 1973, il intègre le Conservatoire de Bruxelles. Passionné par la mouvance punk, il se détourne de la musique classique avec son groupe Hubble Bubble. En 1975, paraît l'album éponyme, particulièrement trash. Plastic Bertrand, auteur-compositeur, chanteur et batteur, signe sous le nom de Roger Junior. L'aventure prend fin avec le décès tragique du bassiste suite à un accident.Commence alors pour Plastic Bertrand une carrière solo, avec la sortie en 1977 de Ça plane pour moi !, l'un des grands classiques punk-new-wave-pop, malgré ses textes en français. Succès planétaire, la chanson fut notamment reprise par les groupes Telex, Sonic Youth, Presidents of The USA, et la chanteuse Leila Ka. Jusqu'en 1994, s'enchaînent sept albums et des tournées aux quatre coins du monde, où sa renommée est à son comble.En 1985, il enregistre avec Frida de Abba, et Daniel Balavoine, un conte pour enfant, intitulé Abbacadabra. A l'exception de quelques apparitions sur grand écran, et d'un album en 1994 (Suite Diagonale), il s'acharne depuis à réinvestir la première marche du podium. En vain. Ni les plateaux télés à strass et paillettes, ni la Star Ac' belge (qu'il dirige en 2002), ni La ferme célébrité (à laquelle il participe en 2005), ne le tireront de la fatalité ! Il fait bel et bien partie de ces stars oubliées, de ces vieilleries que le public aime ressortir à l'occasion !D'autant que son tube Ça plane pour moi, composé et produit par Lou Deprijck, est entaché d'une polémique depuis la fin des années 1970. En effet, à l'époque apparaît la rumeur que Plastic Bertrand ne serait pas le chanteur de la chanson, que sur celle-ci il ferait du playback et serait donc doublé. Cette rumeur, Plastic Bertrand ne l'a jamais niée. Seulement Lou Deprijck, qui revendique des droits sur la chanson en tant que "réel interprète" (c'est lui qui aurait doublé Plastic), fini par agacer Plastic Bertrand qui entreprend une action en justice en 2006 contre son ancien producteur.Après avoir estimé qu'aucune preuve légale n'avait été apportée par Lou Deprijck pour lui accorder la paternité du titre, la justice belge a jugé que s'il était effectivement "le chanteur réel de Ça plane pour moi", c'était bien Plastic Bertrand, l'interprète légal du titre, comme l'atteste les contrats de la maison de disque et les crédits sur la pochette de l'album. Néanmoins, une nouvelle décision de la justice belge, prononcée en 2010, vient clore le débat. Après avoir demandé à Lou Deprijck d'enregistrer une version de la chanson pour la comparer avec la version originale, la cour de justice a jugé que c'était bien la voix de Lou Deprijck qui figure sur la version originale."Le rapport d'expertise révèle qu'avec les terminaisons de phrases relevées sur les bandes, on ne peut attribuer la voix qu'à un ch'ti ou un picard. Les terminaisons de phrases sont identiques en 1977 et en 2006. Et si entre Plastic et moi, il y en a un qui connaît le ch'ti et le picard, c'est bien moi ! Tout le monde sait que je suis originaire de Lessines" explique Lou Deprijck dans les colonnes d'un quotidien belge. "Plastic a fait, à l'époque, des essais de voix, mais ça ne donnait rien… Il a une voix entre Michou et Hervé Vilard ! (…) L'adversaire est machiavélique. Il a insulté mon talent. C'est très vexant ! Plastic Bertrand me marche dessus depuis très longtemps. Je suis à l'origine de son succès. Même son nom, c'est moi qui l'ai choisi ".Ainsi la légitimité de Plastic Bertrand est fortement remise en cause puisque légalement il n'est plus l'interprète du seul succès qu'il peut inscrire sur sa discographie.
