Née Shirley Brimberg le 2 octobre 1919 aux États-Unis, la réalisatrice américaine Shirley Clarke vient d'une famille aisée. Elle est la sœur de l'écrivaine et actrice Elaine Dundy. Shirley Clarke est attirée par la danse depuis son plus jeune âge, mais cela n’est pas du goût de son père, avec lequel elle entre alors en conflit. Ce désaccord provoque son départ du domicile familial. Ainsi, Shirley Clarke se consacre à sa passion. Tout en poursuivant ses études, elle suit des cours de danse dans divers établissements : le Stephens College, le Bennington College, la Johns Hopkins University et la University of South Carolina. Après quoi elle se forme à la danse moderne auprès de Martha Graham puis s'essaye à la méthode de Doris Humphrey et Charles Weidman, avant de tenter la technique d'Hanya Holm. Elle débute sa carrière en tant que danseuse du mouvement avant-gardiste moderne new-yorkais. S'ensuivent des leçons à la Young Women's Hebrew Association, puis elle devient chorégraphe et prend la tête de la National Dance Association. Parallèlement, elle se marie à Bert Clarke pour échapper au contrôle de son père et pour poursuivre sa carrière. Cependant, l'absence de succès la pousse à abandonner sa carrière de danseuse en 1948. Shirley Clarke se tourne alors vers la réalisation de films, mais son attachement à la danse se ressent dans nombre de ses œuvres. En 1953, elle réalise son premier court-métrage de sept minutes, Dance in the sun, où elle met en scène des chorégraphies avant-gardistes de Daniel Nagrin. Dance in the Sun est alors élu Meilleur Film de danse de l'année par la New York Dance Film Society. Durant les années cinquante, elle enchaîne les documentaires et courts-métrages expérimentaux sur la danse. Une fois In Paris Parks achevé, en 1954, elle étudie la réalisation au City College avec Hans Richter. En 1955, Shirley Clarke est remarquée par la réalisatrice Maya Deren et commence à se faire un nom à l’échelle internationale, notamment avec Bullfight. La même année, elle devient membre du Club des Réalisateurs Américains Indépendants. Suite à cela, elle fréquente de jeunes réalisateurs comme Richard Leacok et Donn Alan Pennebaker, figures emblématiques du cinéma documentaire. Elle réalise avec eux plusieurs courts-métrages pour l'exposition universelle de Bruxelles, en 1958. Cette rencontre lui permet de découvrir le cinéma-vérité, pratique cinématographique qui l'influencera tout au long de sa carrière. En 1959, Skyscraper, qui retrace la construction du building en alternant des séquences couleur et noir et blanc, gagne plusieurs prix de festivals et vaut à la réalisatrice une nomination pour l'Oscar du Meilleur Court-métrage de fiction. Les années soixante marquent un tournant dans la carrière de Shirley Clarke. En 1961 paraît son premier long-métrage important, The Connection, adapté d'une pièce de Jack Gelber. Le film raconte l'histoire d'un groupe de quatre drogués et leur perception altérée du monde. Entre fiction et document réaliste, sa sortie connaît un grand succès malgré la polémique provoquée par les comités de censure new-yorkais, jugeant l'œuvre obscène. Cette même année, elle signe également le manifeste Statement for a New American Cinema puis participe, un an plus tard, à la fondation de la Film-makers Cooperative. La cinéaste dirige le court documentaire Robert Frost : A Lover's Quarrel with the World (1963) qui gagne l'Oscar du Meilleur Film documentaire. Son œuvre suivante, The Cool World(1964), est le premier film mettant en scène une histoire mêlant gangs et minorités sans la présence d'une morale typique aux films hollywoodiens. En 1966, Shirley Clarke s’intéresse, avec Portrait of Jason, à la vie d’un jeune afro-américain homosexuel qui se prostitue et se drogue. Le film est sélectionné pour le New York Film Festival. Durant les années soixante-dix, ruinée par ses investissements peu fructueux sur ses propres films, elle n’a plus le soutien de ses confrères et des producteurs. Elle abandonne alors le cinéma au profit du petit écran et de la vidéo, et forme, au Chelsea Hotel, The Teepee Videospace Troupe, où l’on retrouve notamment sa fille, mais aussi des personnalités comme Andy Gurian, Bruce Ferguson et Vickie Polan. De 1973 à 1985, Shirley Clarke met tout son savoir-faire de cinéaste au service de l'enseignement et devient professeur à l'UCLA (l'Université de Californie à Los Angeles). Sa dernière réalisation date de 1985, Ornette: Made in America. Atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle décède le 23 septembre en 1997 à Boston, peu avant son soixante-dix-huitième anniversaire.
Nom de naissance | Shirley Clarke |
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Naissance |
New York City, New York, USA |
Décès | |
Genre | Femme |
Profession(s) | Interprète, Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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1985 | Ornette : Made in America | Réalisateur | - | |
1969 | Lions Love (... and Lies) | Acteur | Shirley | |
1967 | Portrait of Jason | Acteur, Réalisateur, Scénariste | Interviewer | |
1963 | The Cool World | Réalisateur | - | |
1962 | The Connection | Réalisateur | - |