Première
par Christophe Narbonne
Dans un futur apocalyptique proche, un mercenaire est chargé d’escorter une jeune femme mystérieuse pour la remettre aux mains d’une omnipotente organisation religieuse... Très attendu pour de bonnes (le livre de Dantec, Kassovitz) et de mauvaises raisons (production difficile, tournage « agité »), Babylon A.D. est une assez cruelle déception. Adoptant la structure narrative des Fils de l’homme – une référence –, le film ne soutient pas la comparaison : au réalisme éprouvant doublé de véritables enjeux moraux du chef-d’œuvre d’Alfonso Cuarón, le thriller d’anticipation de Kassovitz oppose une stylisation glacée et un discours mystico-fantastique d’assez mauvais goût. Pire, les scènes d’action, nerfs de telles productions, sont sporadiques et bâclées. Ni blockbuster ni film d’auteur, Babylon A.D. se situe dans un entre-deux impossible et forcément frustrant.