Synopsis
Dans une ville côtière du Chili, quatre prêtres marginalisés par l’Eglise vivent ensemble dans une maison. L’arrivée d’un nouveau pensionnaire va perturber le semblant d’équilibre qui y règne.
Titre original | El Club |
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Date de sortie | 5 novembre 2015 |
Durée | 98 mn |
Réalisé par | Pablo Larraín |
Avec | Roberto Farías , Antonia Zegers , Alfredo Castro |
Scénariste(s) | Guillermo Calderón, Daniel Villalobos, Pablo Larraín |
Distributeur | Wild Bunch Distribution |
Année de production | 2015 |
Pays de production | CHILI |
Genre | Drame |
Couleur | Couleur |
Dans une ville côtière du Chili, quatre prêtres marginalisés par l’Eglise vivent ensemble dans une maison. L’arrivée d’un nouveau pensionnaire va perturber le semblant d’équilibre qui y règne.
Ça commence comme du Terrence Malick : une citation biblique, un homme en contre-jour, une plage, un chien qui court. Les vagues, le soleil aveuglant. Il sera question de foi et de morale, mais nous ne sommes pas sur la côte californienne et on ne verra pas de sublimes créatures. Plutôt des hommes mûrs et une femme à l’allure de servante dans une maison perchée sur une falaise de la côte chilienne aux airs de bout du monde. On entre à tâtons dans le Club de Pablo Larraín, et la découverte progressive de cette communauté est un cheminement étonnant. Consternant. Comme l’est la remontée à la surface des tourments qui agitent ses membres à la sérénité apparente, dont on comprend finalement qu’ils ne sont pas des hommes tout à fait comme les autres. Ces hommes sont des prêtres qui ont fauté, marginalisés mais protégés par l’Église, placés sous la garde d’une ancienne bonne sœur au moins aussi trouble qu’eux et qui tentent de trouver la paix hors du monde. L’irruption d’un nouveau pensionnaire va faire surgir une violence (verbale, physique, morale) inouïe tandis que le passé de tous sera révélé. Après sa trilogie sous Pinochet, Pablo Larraín pose un regard extraordinairement singulier sur les déviances de l’Église et de ses prêtres qu’elle soustraie à la justice grâce aux "clubs". On est très loin de la légèreté et de l’optimisme de No. Ici, tout est sombre, malade, corrompu. Le cinéaste chilien voile d’ailleurs l’image de filtres, tourne à l’aube ou au crépuscule et baigne l’ensemble dans un flou dans lequel le scénario maintient longtemps le spectateur. Et quand un coin de voile se lève, le malaise est vertigineux – à la hauteur des enjeux. Avec sa mise en scène hautement symbolique (les incroyables confessions face caméra ne sont que la part la plus forte d’une esthétique hantée par l’imagerie chrétienne), Larraín dénonce la corruption d’une institution, met la foi à l’épreuve, place des consciences torturées face à leurs actes. Pourtant, aucun damné n’est condamné. La morale, comme l’image, reste floue.
Le cinéaste chilien s'attaque à l'Eglise et livre son film le plus beau, et le plus dérangeant.
Un extrait exclusif du nouveau film de Pablo Larrain