-
Après les petites filles, les petits garçons. Après les pensionnaires en jupes plissées et socquettes blanches d’Innocence (2005), voici les cobayes mâles d’Évolution, triturés et "pré- parés" par leurs mamans afin qu’ils puissent donner la vie. La filmo de Lucile Hadzihalilovic se résume à deux titres mais elle est d’une cohérence impérieuse et d’une puissance mythologique rare. Envisageant l’enfance comme un continent aux lois obscures, chaque film reformule la même question : c’est comment la vie quand on est grand? Et, à chaque fois, la simplicité absolue de la métaphore que la réalisatrice file (le passage à la puberté) l’autorise en retour à investir ses images d’une complexité esthétique et poétique inouïe. Le chef opérateur surdoué Manu Dacosse (Amer, Alléluia) orchestre ici un déchaînement plastique sidérant, aux effets quasi hallucinatoires. On regarde Évolution comme on plongerait dans un puits sans fond, rempli de peurs primales et de questionnements irrésolus. On se frotte les yeux. Dans le registre du bizarre, du conte noir, du cauchemar éveillé, vous ne verrez a priori rien de plus beau cette année.
Toutes les critiques de Evolution
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
À nous laisser nous impliquer entièrement dans son univers, Lucile Hadzihalilovic ouvre un champ d’interprétation égal à toutes les sensibilités qui se l’approprieront.
-
Une œuvre insolite, poétique et dérangeante.
-
Précise et magistrale, la composition de chaque plan est d’autant plus tirée au cordeau qu’il s’agit, peu à peu, d’approcher le risque de l’informe et de ce qui n’a pas encore de nom.
-
(...) on se laisse emporter dans un monde aquatique fascinant.
-
Sous la surface noire de ses images pulse un récit d’initiation secrètement émouvant, un conte à la fois très simple et malade dans lequel Lucile Hadzihalilovic creuse son obsession pour la figure de l’enfance ravagée, lieu de deuil et de terreurs primitives.
-
Projet ambitieux, ramené par une mise en scène malheureusement trop cadenassée, à la dimension d’un petit laboratoire du bizarre.
-
C'est convaincant dans la première demi-heure, grâce, entres autres, aux envoûtantes séquences sous-marines et au décor minéral de l'île de Lanzarote. Un peu moins par la suite, quand le récit se traîne dans l'univers sordide d'un hôpital délabré.
-
Malgré un univers intriguant, le récit (...) s'enlise jusqu'à devenir un trip abscons, lent, et dont on se sent exclu.
-
La plupart des questions qui surgissent face à l’écran demeureront sans réponse, les plus simples notamment et, entre toutes, celles portant sur les enjeux dramatiques de la chose.