Toutes les critiques de Fucking Amal

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Dans une petite ville de Suède, Elin (Alexandra Dahlström), la plus belle fille du lycée, est secrètement aimée d'Agnès (Rebecca Liljeberg), adolescente sombre et solitaire.
    Après de multiples péripéties elles se retrouveront pour un plan de fin avant l'amour dans la chambre d'Elin. Cette jolie histoire, un peu mièvre, décrit de façon extrêmement classique les émois amoureux qui, de l'adolescence, nous font passer à l'âge adulte. Elle est à demi sauvée du conformisme par l'éclosion d'une homosexualité féminine salutaire. Ainsi la cellule, la mini communauté que forment finalement Elin et Agnès, se construit-elle contre un état des choses désespérant de banalité, de vulgarité, d'absence de désir, que le film égrène, exhibant les impasses d'une société fatiguée d'elle-même et aveugle à sa fatigue même.Entre autres images-signes de cet ennui fatal où se trouve la population d'Amal, celle d'Elin et sa mère regardant un jeu télévisé, affalées dans le canapé trop mou du salon avec chips et coca comme repas du soir : "Pourquoi regardes-tu puisque tu n'as pas joué ?", demande Elin, "Parce que j'aime bien regarder les gens gagner.", répond la mère.Moins généralement qu'un "film sur la jeunesse", "Fucking Amal" est un film sur le désir de jouissance, la simple et puissante revendication du plaisir que, grâce à son manque de sérieux légendaire, la jeunesse, où qu'elle se trouve, peut encore formuler.Fucking Amal
    De Lukas Moodysson
    Avec Alexandra Dahlstrom, Rebecca Liljeberg, Erica Carlson
    Danemark/Suède, 1999, 1h29.
    - Lire la chronique de Lilya 4 Ever (Lukas Moodysson, 2002).