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Après Home et sa famille coupée du monde par une autoroute, Ursula Meier signe un nouveau conte cruel, sur une fratrie cette fois. Dans ce Hansel et Gretel moderne et tordu, Simon et Louise sont deux « enfants » abandonnés : pas un adulte à l’horizon de la morne plaine où ils vivent. Sur la montagne, dans cette corne d’abondance ensoleillée, Simon vole même des instants de bonheur aux riches touristes : là haut, il est le roi. En bas il est… Quoi, au fait ? Par petites touches s’insinue le doute. Trouble des rapports, secrets trop lourds. Naturaliste et irréaliste, le film passe d’un genre à l’autre. Du gris bleu au jaune doré. Des laissés pour compte aux «autres». Que cache l’argent ? Quel sentiment sous la désinvolture ? Scrutant les visages de ses (magnifiques) acteurs, les gestes avortés, les corps fuyants, la réalisatrice nous entraine derrière la façade. D’indicibles chagrins sans larmes, elle tresse un film bouleversant.
Toutes les critiques de L'enfant d'en haut
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ursula Meier est la nouvelle grande cinéaste à suivre, sans esbroufe, mais toujours déconcertante. (...) Un film qui fait prendre conscience comme jamais à quel point l'univers enivrant du ski est à la fois ghetto et mirage. C'est si beau, la neige immaculée! On en sort le coeur broyé.
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Parmi les traits communs à "Home" et à "L'Enfant d'en haut" sont l'excellente direction des acteurs, la fluidité du montage, l'absence de psychologisme et de jugement.
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Ours d'argent mérité au dernier festival du Berlin. (...) Dans le cinéma d'Ursula Meier, le conte trouble toujours la surface du réel. (...) Constamment, la mise en scène, précise, aiguisée, crée l'inattendu.
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Une mise en scène presque cruelle, scandée par la litanie des vides bleus du téléphérique, pour un pas de deux désenchanté, plus entêtant qu'un blues.
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Loin d'être théorique, "L'enfant d'en haut" se sert surtout de son propos pour explorer l'intime, et crée une pyramide d'émotions dont on ne voit le sommet qu'à la toute fin du film. Une récompense qui transcende les quelques baisses de rythme et autres redondances narratives.
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C'est un duo étrangement attachant que forme Léa Seydoux et le jeune Kacey Mott Klein, qui confirme formidablement son talent après ses débuts dans Gainsbourg. Rien que pour lui, le film vaut le déplacement.
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Ursula Meier (« Home ») s’attache aux comportements (...), parle de fuite (...), et emprunte les codes et les couleurs du conte pour décrire avec une rigueur bouleversante et tranquille la violence du monde sur fond de secret de famille
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Ursula Meier signe un conte cruel et livre le portrait d'une enfance en détresse. Sobre et poignant.
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Sans jamais tomber dans le misérabilisme ni devenir glauque, ou chercher à mettre la larme à l'oeil, "[le] film s'inscrit dans une réalité et peut se lire comme une métaphore sociale".
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Le contraste entre les deux univers est décrit de façon parfois un peu appuyée par la cinéaste, mais elle se révèle une directrice d'acteur consommée lorsqu'elle filme le jeune Kacey Mottet Klein, éblouissant de naturel.
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Cette fois, la cinéaste aborde à nouveau les dysfonctionnements familiaux, mais avec plus d'académisme, moins d'audace. (...) On ne peut toutefois lui retirer une patte singulière, ne serait-ce que dans sa façon de traiter la face cachée de ces anonymes (...). C'est bien observé, assez bien vu, et très bien joué.
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Ursula Maier dresse un portrait réaliste qui ne dépasse pas le stade du constat, mais le fait avec pudeur et justesse.
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Ce cinéma paresseux et conformiste cherche surtout à garantir une forme de reconnaissance au fond plus sociale que cinéphilique.