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Bob et Al ont 133 ans à eux deux. Des filmos qui comptent plus de classiques que celle de n’importe quel acteur. Ils ont tourné avec les plus grands et totalisent quatorze nominations aux Oscar si l’on additionne leurs sélections respectives. Leur rencontre, dans Heat de Michael Mann, était automatiquement (et logiquement) entrée dans la légende. Pour leurs retrouvailles à l’écran, Bob et Al ont décidé de faire équipe dans un polar misogyne, misanthrope, vaguement raciste, dans lequel ils traquent un serial-killer qui laisse des poèmes sur ses victimes, le tout sous la direction du réalisateur de Beignets de tomates vertes. Ils y font des blagues Carambar, lèvent des haltères en ricanant et entretiennent des relations SM avec des actrices qui pourraient avoir l’âge de leurs filles. Bob et Al ont beaucoup d’humour.
Toutes les critiques de La Loi et l'ordre
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Télé 7 jourspar Viviane PESCHEUX
Aux ponctuations machistes des dialogues [...], on glousse de travers et, à la morale plombante de l'épilogue, on risque la céphalée.
- Paris Matchpar Christine Haas
Dans ce film de genre aussi original qu'une série télé, Jon Avnet accumule les clichés, les dialogues à la Tarantino et les scènes machos de baston et de sexe. Enfermés dans des personnages stéréotypés et sans nuances, nos deux papys qui n'ont plus l'intensité physique d'antan frôlent le ridicule. Ils ont aussi un peu de mal à évite la parodie des films de flics dans lesquels ils se sont illustrés. Plus le récit progresse, plus les failles de ce scénario s'élargissent, jusqu'à ce que la structure s'écroule dans un trou noir.
- Fluctuat
Parfois le cinéma tient moins de l'alchimie que de la chimie. Mélangez deux composants similaires et c'est l'explosion, votre film tombe en ruines. La loi et l'ordre réunissant Robert De Niro et Al Pacino n'y a pas échappé : boum, et patatra. Un film avec Robert De Niro et Al Pacino en tête d'affiche c'est un peu comme Alien vs. Predator : irréalisable. Trop d'ego, d'énergie, de magnétisme, bref trop de présence, l'écran est saturé, aucun vainqueur possible et surtout pas de film. Seul Michael Mann, malin, avait su s'en sortir en séparant les deux monstres sacrés. Dans Heat, chacun sa part du gâteau, à peine se croisaient-ils à mi parcours. Depuis, les deux parrains du cinéma américain des années soixante-dix (où est née leur gloire), ne s'étaient plus revus. Pas de bol, Jon Avnet a voulu les réunir. Tâcheron en chef du médiocre 88 Minutes, où Pacino cabotinait déjà comme un pacha en se traînant d'un bout à l'autre, il leur donne les pires rôles de leurs vies. Ça faisait longtemps que la carrière des deux géants n'était plus au beau fixe, avec La loi et l'ordre, voici le coup de grâce. Jamais Pacino et De Niro n'ont paru aussi désintéressés, suffisants, mauvais (surtout le second, le premier passe encore par sa présence) ; jamais ils ne se seront compromis dans pire nanar. La faute à tout le monde : à deux acteurs au prestige usé et lointain, voire surestimé (De Niro le psychorigide), qui ici n'en branlent pas une quand ils ne se complaisent pas dans la vulgarité ; à un scénario horriblement mal écrit où nos compères campent deux flics vétérans pour qui la justice expéditive et punitive n'est pas vraiment un problème ; à Avnet enfin, dont la mise en scène et le montage sont pires que le plus mauvais épisode des Experts New York (et encore). A peine digne d'un direct-to-video et franchement limite d'un point de vue idéologique, La loi et l'ordre n'a rien pour lui. Avnet s'est payé ses stars, mais il est incapable de les diriger, néglige tout et s'embourbe grave. Paralysé par ses acteurs qui cachetonnent en roue libre, il livre une bouillie assez hallucinante de nullité. Reste le pourquoi. Peut-être une question de talent, le risque d'une implosion fatale à vouloir réunir De Niro et Pacino dans le même plan (c'est un peu la conclusion du film), ou simplement que ça sent la fin. C'est connu, on ne fait pas de vieux os à Hollywood.La loi et l'ordreDe Jon AvnetAvec Robert De Niro, Al Pacino, Curtis Jackson (50 Cent)Sortie en salles le 8 octobre 2008Illus. © Emmett/Furla Films - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire les fils film policier, acteur sur le blog cinéma- Lire la critique de 88 Minutes