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Ce premier long métrage de fiction du documentariste Andrea Segre s’intéresse au sort des étrangers vivant dans les faubourgs des grandes villes italiennes. Nourri de détails justes (dont certains, comme le pouvoir de l’organisation mafieuse qui gère la main-d’oeuvre immigrée, font frémir), le film oscille joliment entre réalisme et onirisme. Malgré certaines longueurs et quelques trous dans le scénario sur la fin, il y a, dans La Petite Venise, une qualité de regard pleine de grâce. Et la lagune, la mer débordant sur le port et arrivant parfois jusque dans le bar, toutes ces beautés, rehaussées par la magnifique lumière du chef opérateur Luca Bigazzi, ne sont rien à côté de celle des personnages. À la fois simples et profonds, ils sont habités par deux comédiens bouleversants : Zhao Tao, l’actrice fétiche de Jia Zhang Ke (Still Life) et Rade Serbedzija, homme de théâtre croate et second rôle du cinéma international depuis Before the Rain, de Milcho Manchevski (1994).
Toutes les critiques de La petite Venise
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un peu banal sur le papier, mais le réalisateur filme magnifiquement les gens et cette petite ville, près de Venise...
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Une subtile histoire d’amitié flirtant avec l’amour, et qui fait de “La Petite Venise” un de ces films qui vous embarquent avec un rien.
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Un film miraculeux sur une rencontre inattendue (...) La lagune vénitienne, loin de l'imagerie touristique, offre ici, un cadre très expressif. Une réussite !
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(...) la caméra d'Andrea Segre sait se montrer chaleureuse et (...) exploite au mieux la photogénie de la lagune vénitienne.
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par Sophie Grassin
Andrea Segre ancre son histoire dans une ville hivernale où l’eau s’infiltre partout, montre le visage de la mafia chinoise et dresse le portrait de deux mondes en crise : la pêche ne produit plus que des retraités, les illégaux – d’abord distants puis plus fraternels – s’escriment à rembourser une dette dont ils ignorent l’échéance. La mise en scène sobre et sensible saisit par petites touches l’amitié presque muette de deux déracinés qui arrachent des instants de bonheur à l’intolérance.
Un pari ambitieux, mais gangrené par un manque cruel de rythme et par son oscillation incessante entre documentaire et fiction. Dommage, car cette Petite Venise aurait pu être un grand moment de cinéma.
Curieuses têtes d’affiche pour cette fable italienne de l’amitié en butte à la xénophobie ordinaire. Elle : Zhao Tao, Chinoise et d’ordinaire inséparable de Jia Zhang-ke. Lui : Rade Šerbedžija (prononcer : « Sherbedgia »), Serbo-Croate renommé dans l’ancienne Yougoslavie, aujourd’hui probable recordman du nombre de rôles de Slaves moustachus à Hollywood. Une touche d’exotisme et de brassage culturel pour un film non dénué d’intelligence, même s’il aurait gagné à faire encore un peu plus confiance à celle-ci.
La Petite Venise est un film lucide, qui décrit au-delà d'une belle lumière sur l'eau, l'envers du décor : système d'exploitation mafieuse et jalousie des hommes.
Pour un premier long-métrage, c'est une réussite. Une surprise italienne signée par un auteur de documentaires. (...) Bref, c'est bien.
Ce film à la photographie superbe, vous réserve des scènes aussi belles qu'insolites. Authentique aquarelle cinématographique, cette "Petite Venise" est un bijou artisanal que vous aurez plaisir à porter autour du coeur.
Filmé juste à la hauteur du regard des hommes, ce qui rend si attachant ce joli petit film, "La petite Venise" est loin de la Venise des touristes.
Tout est beau et bon ici, un peu trop, peut-être.