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Les Yeux de Julia est un pur exercice de style qui renvoie directement aux thrillers millésimés de Dario Argento ou de Brian De Palma. (...) C’est tout l’arsenal du giallo qui fait un retour triomphal, justifié par un scénario merveilleusement alambiqué. Peu importe que Julia insiste pour retourner seule la nuit dans la maison sinistre où ses proches se
font tuer avec une régularité inquiétante. L’essentiel tient dans la foi totale avec laquelle le jeune Guillem Morales (dont c’est le deuxième long) met en images les scènes. Certaines témoignent d’une inspiration stupéfiante, tel ce planséquence subjectif montrant l’esprit d’un mort qui s’échappe de son corps et croise les vivants, accourus trop tard à son secours. Brillant !
Toutes les critiques de Les Yeux de Julia
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Morales tient son film de bout en bout mais on se demande bien pourquoi diable il a voulu insuffler un sub-plot tout droit sorti de l'imagination au combien romantique de Marc Lévy ?
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Ce choix du ludisme n'est pas une faiblesse : il règle son compte à ces petits bidules rhétoriques dont la pesanteur des dispositifs, de Rec à Diary of the Dead en passant par Paranormal Activity, se trouve ici revigorée par une croyance dans les règles les plus élémentaires d'un cinéma d'horreur frontal et primitif.
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De même, rien ne vient perturber l'efficacité générale, pourtant soumise à quantité de scories dont beaucoup de thrillers ne se remettraient pas : une foule de personnages secondaires en plomb, pas mal de rebondissements téléphonés, qui conduisent parfois le récit à prendre l'allure d'un whodonit aussi léger qu'un slasher écrit par Kevin Williamson. Il s'agit pourtant de ne pas se tromper. Cette manière de flirter avec les limites de la vraisemblance et du bon goût est une sorte de prix à payer, un mal nécessaire. Non seulement, on le répète, elle n'altère pas la qualité du suspense (toutes les séquences de harcèlement sont admirables), mais elle permet au contraire de le prolonger jusqu'à l'insoutenable : quand les yeux de Julia recouvrent la vue ou non, quant le danger se rapproche au-delà du prévisible.
Chaque coude de scénario est autant l'occasion d'un reload basique de la machine à faire peur, que d'insuffler un peu de profondeur à l'ensemble. On insiste un peu sur la théorie (le regard au cinéma, l'évanescence des corps, mais rien de vraiment prétentieux), on donne sa chance aux personnages d'exister un peu. Si l'héroïne Julia patauge un peu dans la semoule hitchcockienne (son interprète Bélen Rueda, bimbo quadragénaire trop (re)tapée, n'y est pas pour rien), le méchant, prédateur félin et pathétique comme un pervers à la Fred Walton, est beaucoup plus réussi. -
Tandis que la tension monte et que la beauté diaphane de Belén Rueda envoûte l'écran, Guillem Morales multiplie les idées de mise en scène. Il n'hésite pas à nous priver subitement des visages de ceux qui entourent Julia lorsqu'elle-même ne peut plus les voir ou à faire s'abattre les ténèbres sur un final en clin d'oeil. On peut bien fermer les yeux sur quelques maladresses. Ils n'en sont pas moins grand ouverts sur le talent du réalisateur, et avides de découvrir ce qu'il nous réserve pour la suite.
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De même, rien ne vient perturber l'efficacité générale, pourtant soumise à quantité de scories dont beaucoup de thrillers ne se remettraient pas : une foule de personnages secondaires en plomb, pas mal de rebondissements téléphonés, qui conduisent parfois le récit à prendre l'allure d'un whodonit aussi léger qu'un slasher écrit par Kevin Williamson. Il s'agit pourtant de ne pas se tromper. Cette manière de flirter avec les limites de la vraisemblance et du bon goût est une sorte de prix à payer, un mal nécessaire. Non seulement, on le répète, elle n'altère pas la qualité du suspense (toutes les séquences de harcèlement sont admirables), mais elle permet au contraire de le prolonger jusqu'à l'insoutenable : quand les yeux de Julia recouvrent la vue ou non, quant le danger se rapproche au-delà du prévisible.
Chaque coude de scénario est autant l'occasion d'un reload basique de la machine à faire peur, que d'insuffler un peu de profondeur à l'ensemble. On insiste un peu sur la théorie (le regard au cinéma, l'évanescence des corps, mais rien de vraiment prétentieux), on donne aux personnages la chance d'exister un peu. Si l'héroïne Julia patauge un peu dans la semoule hitchcockienne (son interprète Bélen Rueda, bimbo quadragénaire trop (re)tapée, n'y est pas pour rien), le méchant, prédateur félin et pathétique comme un pervers à la Fred Walton, est beaucoup plus réussi. -
(...) malgré une fin qui n’en finit pas – le défi théorique et très périlleux d’une mise en scène s’appuyant sur la cécité progressive de l’héroïne : moins elle voit, plus l’obscurité et le hors-champ gagnent, plus l’intrigue s’éclaire. Brillant.
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Entre suspense hitchcockien et atmosphère de film d’horreur, Guillem Morales parvient à créer un climat suffisamment oppressant pour accrocher le spectateur.
Malgré un épilogue qu’on voit progressivement se dessiner, on reste collé aux basques de la belle Belen Rueda… -
On a sans doute surestimé l'importance d'un cinéma fantastique qui se serait développé depuis plusieurs années en Espagne. Les Yeux de Julia témoigne toutefois d'un certain savoir-faire, indiscutable dans la mise en scène de certaines situations terrifiantes, la construction de fausses pistes et la montée du suspense.
Mais ce savoir-faire ressemble plutôt ici à un ensemble de recettes ingérées par la vision de cinquante ans de films d'épouvante post-hitchcockiens. Le cinéaste, qui est sans doute un cinéphile, gave ainsi son récit d'intrigues et de sous-intrigues déjà éprouvées ailleurs, notamment dans le thriller italien des années 1960 et 1970, ce qui n'évite pas au spectateur d'avoir parfois une longueur d'avance sur le scénario.
Quant au fin mot de l'histoire, c'est-à-dire la clef psychologique de la personnalité du monstre, c'est rien de dire qu'il repose sur une vision un peu infantile. -
Entre surnaturel et thriller, Les Yeux de Julia, par l’équipe ibérique de L’orphelinat, flirte avec le giallo et on aime ça !