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par François Léger
Toutes les critiques de Nous, les Leroy
Les critiques de la Presse
Sandrine Leroy veut divorcer. C’est comme ça, rien à faire, ses deux enfants sont grands et plus rien ne la retient dans un mariage dont la routine et les violences verbales l’étouffent. Mais Christophe, son loueur de voitures de mari bien trop absent, tente le tout pour le tout afin de sauver son couple : un dernier week-end à quatre sur les routes du passé et les endroits clés de leur histoire familiale. Assez pour rallumer la flamme ? À partir de ce vrai/faux suspense, Nous, les Leroy fait l’anatomie à l’envers d’une histoire d’amour, se plaçant alternativement du point de vue des adultes et des gamins (Lily Aubry et Hadrien Heaulmé, toujours justes). Il y est question de souvenirs jamais à la hauteur (les lieux revisités par les Leroy ont perdu leur pouvoir de fascination d’antan), de rencontres contrariées (un patron de restaurant parfaitement lourdingue ou un caricaturiste condescendant) et d’une nostalgie dévorante. Grand Prix du festival de l’Alpe d’Huez, un - premier - film sincèrement charmant mais qui cherche parfois son rythme, et où Florent Bernard, notamment co-scénariste de Vermines ou du Flambeau, s’impose en héritier du Patrice Leconte de Tandem. Devant sa caméra, les zones industrielles ou les petits bleds sont soudain chargés d’une flamboyance et d’une humanité insoupçonnées. Un road trip tragi-comique à la cherche de la drôlerie dans le pathétique, et inversement. La deuxième partie, émouvante car sans concession, offre à José Garcia et Charlotte Gainsbourg leur plus belle partition depuis longtemps.