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Revisiter la mythologie grecque, réinterpréter les origines de la civilisation sous la forme d'une fantaisie comico-satirique: l'ambition, pour le moins casse-gueule, était osée. La ratage est d'autant plus flagrant. Sa Majestée Minor se voudrait libre, insolent, trangressif, "fou" comme dirait Dali. Il ressemble juste à la mauvaise blague scato d'un gamin tout fier de dire des gros mots.
Toutes les critiques de Sa majesté Minor
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Le JDDpar Carlos Gomez
Une fable d'avant l'invention du péché, sur les ravages des croyances et la force des malentendus qui conduisent parfois les vulgares à devenir rois et à se faire adorer des pleutres. C'est bouffon et savant à la fois, exempt de pédanterie et parcouru, surtout, par une envie de s'amuser qui finit par vous gagner.
- Téléramapar Jacques Morice
Le film est parfois gaillard - les scènes avec Vincent Cassel, archipoilu et flanqué de cornes, se distinguent parce qu'elles ont plus de pep. C'est cette énergie qui manque ailleurs, dans cette fresque où la poésie païenne est moins débridée que figée. Annaud a fâcheusement tendance à freiner tout élan, utilisant huit séquences pour dire une chose racontable en trois, comme s'il avait peur d'être mal compris. Très plan-plan et plutôt cucul au final.
- Le Mondepar Jacques Mandelbaum
Sans doute averti de cette difficulté de réception, Annaud, fait rarissime, est venu en personne présenter la projection de presse parisienne du film, pour se livrer à un plaidoyer pro domo, au nom de la liberté de création, du risque de déranger et du refus du formatage. Après le film, tout en songeant que ce discours aurait été plus approprié à La Belle et la Bête, de Jean Cocteau, on quittait discrètement la salle, la queue logiquement entre les jambes.
- Fluctuat
Avec Sa Majesté Minor, Jean-Jacques Annaud s'enfonce dans un trip régressif et paillard qui restera comme l'un des projets les plus kamikazes produit par le cinéma français. On lui doit au moins ça, pour le reste c'est une question d'affinité pour la crasse et la gaudriole saucissonnée.Parfois, dans une sorte d'aveuglement délirant, le cinéma français se lance dans des projets suicidaires qu'une promo démesurée tente de nous vendre désespérément. Il n'y a pas si longtemps c'était Blueberry, aujourd'hui le nouveau Jean-Jacques Annaud, Sa Majesté Minor, par hasard écrit par le même scénariste, Gérard Brach, décédé l'année dernière. Déjà derrière plusieurs films d'Annaud comme La Guerre du feu ou Le Nom de la rose, Brach semble avoir écrit ce dernier scénario avec un tel désir d'exubérance qu'on se demande s'il ne s'agit pas d'un geste ultime et radical juste avant la mort, d'une tentative totale et désespérée qui fonce droit sans se soucier de rien ni personne par joie de se sentir encore en vie. Ce qui laisse un sentiment partagé, d'un côté Sa Majesté Minor est le film le plus improbable de la rentrée, de l'autre ce qu'on a vu de pire et insoutenable depuis la nuit des temps. Les mots manquent pour décrire combien et comment Annaud se complaît dans une régression crado où la vulgarité atteint des sommets que John Waters n'aurait jamais osé imaginer.On connaissait les affinités de Jean-Jacques Annaud pour l'Histoire, le folklore préhistorique et tout ce qui touche à l'anthropomorphisme. Sa Majesté Minor tente d'embrasser tout ça d'un seul coup en le revisitant par le stade anal et une relecture mythologique débridée, impossible, afin de réaliser une sorte de bidule inédit mais hyper graveleux où toutes les conventions morales seraient chamboulées dans la bonne humeur. Sa Majesté Minor, c'est le film paillard, roi du genre, indétrônable pour des décennies. Pour se justifier, l'histoire se déroule en Grèce archaïque, dans un village minuscule où Minor (José Garcia), un homme-cochon, devient roi après être tombé sur la tête et avoir découvert l'usage de la parole, qu'il manie en maître (malgré lui) sur une communauté de villageois faibles et mesquins. Leçon sur les choses, le pouvoir et le sexe, fable politique ou discours moral ? Pas vraiment, Annaud et Brach font mine de s'y intéresser, de nous dire qu'il s'agit aussi de la nature de l'homme, de la société, mais ce qui intéresse surtout Jean-Jacques, c'est de filmer sous la ceinture, avec l'espoir de tirer des rires que la salle risque de ne pas lui rendre. Niveau subversion, ça s'arrête au bac à sable.Il faut imaginer la chose en image, par exemple Vincent Cassel en Satyre sodomisant José Garcia en porc pas encore complètement humain. Ça demande un bel effort de représentation, c'est vrai, surtout qu'Annaud ne nous épargne rien, comme cette image de truie pissant au premier plan pour marquer sa victoire. Parce que pour l'histoire, rappelons qu'elle se concentre sur Minor, partagé entre son amour pour la libidineuse Clytia et son ancienne maîtresse, une truie, accessoirement réincarnation de sa mère. La scène entre les deux rivales étant le morceau de bravoure du film, la jalousie d'une cochonne, voilà un sérieux défi de cinéma. Pour Annaud, Minor est donc l'objet, innocent, de toutes les convoitises sexuelles, même entre garçons avec son barde, et sa grande naïveté ne peut que le perdre dans ce monde corrompu. On est quelque part entre Astérix, Satyricon et Et la tendresse ?... Bordel !, ça parle de tabous, se réfugie dans la fantaisie, et c'est supposé être drôle parce que transgressif et très cul. Mais devant cette comédie odorante et zoophile où le moindre plan est d'une laideur indescriptible, sans parler de ces acteurs d'un autre temps (jean luc Bideau, claude Brasseur, Rufus) récitant un texte où chaque ligne transpire sa mécanique et sa pénible volonté d'écriture, on est surtout consterné. Sa Majesté Minor ne ressemble à rien, c'est juste, mais vraiment à rien. Il n'a pour lui que d'être un pur suicide artistique et commercial.Sa majesté Minor De Jean-Jacques Annaud Avec José Garcia, Vincent Cassel, Sergio Peris-Mencheta Sortie en salles le 10 octobre 2007 Illus. © Studio Canal- Exprimez-vous sur le forum cinéma - Lire les fils comédie, cinéma fantastique sur le blog cinéma
Le JDDpar Danielle AttaliSans balise, le réalisateur est parti dans tous les sens et semble ne rien maîtriser, pas plus les acteurs que le scénario. L'histoire tient de la blague de potaches boutonneux ayant récemment découvert le sexe les dialogues nous accablent, la bêtise revendiquée des personnages nous terrasse.
Télé 7 jourspar Julien BarcilonRiche en succès, sa filmo éclectique l'atteste brillamment. Indéniablement, ce nouvel opus (sorte de cousin salace de RRRrrrr !!!! à la mode mythologique) enfonce le clou. Et se plante, en dépit de rares séquences lestes portées par Vincent Cassel qui, en satyre, s'amuse comme un beau diable.