Millie Bobby Brown épate dans ce film d’aventures et d’émancipation ouvertement féministe. Très divertissant.
Arthur Conan Doyle lui-même n’y avait pas pensé : et si Sherlock Holmes avait une petite soeur, au moins aussi douée que lui dans la déduction et les enquêtes ? Après un gros succès de librairie (une série de romans jeunesse signée Nancy Springer, puis des bandes dessinées), Enola Holmes prend vie à l’écran sous les traits de Millie Bobby Brown. La jeune actrice - dont on pensait que le capital sympathie avait été épuisé en quatre saisons de de Stranger Things - se révèle captivante dans cette adaptation qui devait à l’origine sortir en salles, avant que le studio Legendary ne décide de la revendre à Netflix, crise sanitaire oblige. Pur film d’aventures qui vise principalement les adolescents, Enola Holmes se déroule en 1880 et met en scène la cadette rebelle de la famille alors qu’elle n’a que seize ans. Sa mère (Helena Bonham Carter) vient de disparaître et ses deux frères, Mycroft (Sam Clafin) et Sherlock (Henry Cavill), souhaitent l’envoyer en pension pour la transformer en Lady digne de ce nom. Hors de question pour Enola, d’autant que maman Holmes semble avoir laissé des messages cryptés à sa fille…
Fragile et parfois même un peu longuet quand il tente d’embrouiller le récit avec des révélations abracadabrantesques (en ligne de mire, la série Sherlock, mais sans le talent), le film se rattrape avec quelques trouvailles visuelles et des scènes d’action aussi lisibles que divertissantes. Bien aidé par l’alchimie évidente entre ses acteurs et le charisme de Millie Bobby Brown, le réalisateur Harry Bradbeer (qui s’est illustré avec des épisodes des séries Fleabag, Killing Eve et Ramy) forge un coming of age movie divertissant et assez habile, dont le sous-texte féministe évident parvient toujours à se replacer au coeur du récit. Engoncée dans une époque victorienne où la place de la femme lui semble ridicule - elle a été élevée par une mère qui ne faisait pas de distinction de genre -, Enola cherche l’émancipation à tout prix. L’héroïne forçant au passage ceux qui l’entourent à se questionner sur leur responsabilité face à cette (r)évolution de société. Malin.
Enola Holmes, disponible sur Netflix.
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