Jodie Foster : "Le film féministe parfait, c’est Portrait de la jeune fille en feu !"
Première/Metropolitan FilmExport/Pyramide Distribution

L'actrice tourne moins, mais elle aime toujours autant le cinéma français.

Mise à jour du 7 septembre 2021 : Deux ans après sa sortie au cinéma, Portrait de la jeune fille en feu est diffusé pour la première fois en clair, ce mercredi sur Arte, et déjà disponible en replay sur le site de la chaine (et ce jusqu'au 14 septembre prochain). Déjà culte ou presque, le long-métrage de Céline Sciamma a eu un impact retentissant auprès des cinéphiles du monde entier. Jodie Foster nous en parlait récemment, à l'occasion de la promotion de Désigné Coupable. Le film porté par Adèle Haenel et Nomie Merlant est tout simplement son dernier coup de cœur venu de l'Hexagone. 

Jodie Foster : pourquoi elle se fait plus rare en tant qu'actrice

Voici trois questions à Jodie Foster.

Première : Avec Désigné coupable, le lien que vous entretenez avec le cinéma français se poursuit grâce à votre collaboration avec Tahar Rahim…
Jodie Foster : Quand j’ai su que Tahar allait incarner Mohamedou, j’ai littéralement sauté de joie : Un prophète est un film majeur. Sur le plateau, Shailene [Woodley] et moi savourions chaque instant l’honneur d’être dans la même pièce que Tahar pendant ses scènes. C’est ce qui me plaît le plus dans ce métier d’acteur : être témoin et soutien de telles performances.

Quels sont vos derniers coups de coeur français ?
Portrait de la jeune fille en feu ! Un classique instantané. Une réponse magistrale au male gaze. La preuve qu’un autre regard est possible sur les femmes, sur les histoires d’amour entre femmes. Je fais parfois des master class en facs de cinéma et je propose souvent un exercice que j’adore. Choisir un film très bon mais très misogyne et demander aux étudiants de le réécrire en racontant la même histoire, mais avec des femmes dans les personnages principaux. Pour comprendre a posteriori comment le réalisateur a détourné ce film vers de la misogynie inutile. Ces échanges sont passionnants et c’est une manière concrète de pratiquer le féminisme. Mais pour moi, le film féministe parfait, c’est Portrait de la jeune fille en feu !

Vous n’êtes pas seulement spectatrice de films français, vous avez aussi joué un rôle majeur dans la carrière de La Haine en étant très active lorsque le film a été distribué aux États-Unis…
On me demande souvent quel est le film dont je suis la plus fière. Eh bien c’est La Haine ! Le seul film où je n’ai rien fait sinon aider à le faire connaître [lire page 23]. Voilà encore une oeuvre qui a changé la vie de beaucoup de personnes que je connais, car elles n’avaient pas conscience que ce que La Haine raconte existait en France.
Propos recueillis par Thierry Cheze

L'interview complète est à retrouver au sein du nouveau numéro de Première. Voici son sommaire illustré.

Au sommaire de Première n°515 : Jodie Foster, Carole Bouquet, En thérapie, Neil Gaiman, Paul Greengrass...

L'histoire de Désigné coupable : Capturé par le gouvernement américain, Mohamedou Ould Slahi (Tahar Rahim) est détenu depuis des années à Guantánamo, sans jugement ni inculpation. À bout de forces, il se découvre deux alliées inattendues : l’avocate Nancy Hollander (Jodie Foster) et sa collaboratrice Teri Duncan (Shailene Woodley). Avec ténacité, les deux femmes vont affronter l’implacable système au nom d’une justice équitable. Leur plaidoyer polémique, ainsi que les preuves découvertes par le redoutable procureur militaire, le lieutenant-colonel Stuart Couch (Benedict Cumberbatch), finiront par démasquer une conspiration aussi vaste que scandaleuse.
L’incroyable histoire vraie d’un combat acharné pour la survie et les droits d’un homme.

Bande-annonce :


Jodie Foster : "C'est comme si toute ma vie d'actrice avait été mon école de cinéma"

A lire aussi sur Première