La série historique tire sa révérence après huit ans d’existence. Et propose une audacieuse variation sur le temps et la mémoire en guise d’apothéose.
Diffusée sur France 3 depuis 2009, Un village français avait d’emblée affiché son ambition : raconter, à travers les yeux d’habitants d’une commune du Jura, l’Occupation de la France par l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale à raison d’une saison par année d’Occupation. Huit ans plus tard, la série peut bel et bien se conclure après avoir déployé une vision particulièrement inventive du récit historique.
Cette ultime demi-saison démarre en décembre 1945, en pleine reconstruction économique, avant de nous propulser en 1953, puis en 2003, où quelques survivants tentent de faire perdurer la mémoire des événements. Au long de ces six épisodes, les bonds entre décennies dressent le portrait bouleversant de personnages qui continuent de ressentir dans leur chair et leur esprit les conséquences de la guerre. À l’aide de choix osés, cette dernière ligne droite dévoile des individus livrés aux tumultes du temps, mais parfois capables de trouver la lumière.
On ne s’étonnera alors pas que le directeur d’écriture, Frédéric Krivine, cite ici Il était une fois en Amérique de Sergio Leone comme référence majeure. Opérant même un élargissement spatial, la série s’ouvre à de nouveaux thèmes, comme le droit de grève ou les violences faites aux femmes. Avec pour moteur la conviction que, face aux démons humains, rien n’égale la prise de recul ni l’empathie. C’est guidé par ce rêve d’apaisement qu’Un village français réussit magistralement sa sortie.
L'ultime saison d'Un Village français, avec Robin Renucci, Audrey Fleurot, Thierry Godard... est diffusé dès ce jeudi 16 novembre à 20h55 sur France 3.
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