Né Sergueï Fyodorovich Bondartchouk le 25 septembre 1920 à Belozerka, en actuelle Ukraine, Sergueï Bondartchouk est l'un des réalisateurs et scénaristes russes les plus connus au monde, grâce à son film monumental Guerre et paix. Elevé en Ukraine, Sergueï Bondartchouk s'intéresse très jeune au théâtre et à la littérature russe. Il apprécie notamment les œuvres de Léon Tolstoï et d'Anton Chekhov. Il monte pour la première fois sur les planches en 1937, et étudie par la suite l'art dramatique à l'école de théâtre de Rostov. En 1942, il est enrôlé dans l'Armée rouge pendant la Deuxième Guerre mondiale, qu'il quitte en 1946. Il étudie jusqu'en 1948 à l'Institut National Cinématographique de Moscou, où il obtient son diplôme d'acteur. En 1948, Sergueï Bondartchouk décroche un rôle dans trois films soviétiques, Story of a Real Man, The Young Guard et Life in Bloom. En 1951, son interprétation de l'écrivain Taras Shevchenko dans le film du même nom, est saluée par la critique. Il gagne le Prix d'État et se voit désigné Artiste Populaire, devenant le plus jeune acteur soviétique à recevoir cette distinction. Après quelques films, Sergueï Bondartchouk tourne dans l'adaptation de l'œuvre de Shakespeare, Othello. En 1959, il fait part de son expérience de soldat dans le premier long-métrage qu'il réalise, Le Destin d'un homme, adapté du roman de Mikhael Sholokhov. Encensé par la critique, il remporte le Prix Lénine. En 1960, Sergueï Bondartchouk s'attelle à porter à l’écran le roman de Léon Tolstoï, Guerre et paix, dans lequel il joue. C'est une entreprise colossale : Guerre et paix nécessite sept ans de préparation, pour un coût astronomique estimé alors à 100 millions de dollars. Le film détient plusieurs records: il dure huit heures et a requis des dizaines de milliers de figurants, issus de l'Armée rouge, pour la célèbre scène de Borodino, lors de laquelle s'affrontent les armées russes et napoléoniennes. Nouveauté à l'époque, il filme la bataille d'en haut à l'aide de caméras téléguidées, sur des films longs de 300 mètres. En 1969, Guerre et Paix remporte, entre autres, l'Oscar et le Golden Globe du Meilleur Film étranger. Sergueï Bondartchouk est considéré alors comme l'un des meilleurs réalisateurs de sa génération. La même année, il tourne avec ses anciens compatriotes Yul Brynner et Orson Welles dans le film yougoslave The Battle of the River Neretva. Bien qu'il soit le réalisateur le plus primé en URSS et célèbre dans le monde entier, Sergueï Bondartchouk n'est pas membre du Parti communiste. En 1970, sous la présidence de plomb de Leonid Brejnev, il lui est alors officiellement recommandé d'y adhérer. Il accepte afin de protéger sa carrière. En 1971, il est élu Président de l'Union des réalisateurs, contrôlée par le Parti. En 1970, le producteur italien Dino De Laurentiis le finance pour réaliser le long-métrage russo-italien à gros budget, Waterloo, en langue anglaise. Sergueï Bondartchouk est le premier réalisateur russe à coopérer à une production étrangère. Il dirige à cette occasion Orson Welles, qui fait deux apparitions dans le rôle du roi Louis XVII, et d'autres acteurs russes. Apprécié des critiques, le film est pourtant un échec commercial. S'il continue à tourner en tant qu'acteur, il emprunte une direction autre dans ses œuvres et réalise quelques films de propagande, tels que Mexico in Flames (1982) et 10 days that Shook the World (1983). Cette collaboration avec le régime d'alors lui vaut d'être étiqueté comme conservateur par le régime de Mikhaïl Gorbatchev. Il est, en conséquence, exclu de l'Union des réalisateurs en 1989. La même année, Sergueï Bondartchouk se penche sur un projet de mini série télévisée en anglais, Quiet Flows the Don, avec Rupert Everett dans le rôle principal. Mais il entre en conflit avec les producteurs italiens concernant les droits sur le film. Le tournage est donc interrompu et le film reste dans le coffre d'une banque. Quiet Flows the Don n'est diffusé qu'en 2006 par la chaîne télévisée russe First Channel, qui en finance l'achèvement. Après être encore apparu dans quelques films, Sergueï Bondartchouk décède d'une crise cardiaque le 20 octobre 1994 à Moscou. Il est enterré à dans la capitale russe, à côté d'Anton Chekhov qu'il admirait.