L'animatrice Flavie Flament, qui vient de quitter TF1 après 9 ans de bons et loyaux services, est arrivée sur Jimmy avec une nouvelle émission Les rois du casse. Interrogé par le magazine Télé 7 Jours, elle revient sur son parcours, sa surmédiatisation et ses envies.
L'animatrice Flavie Flament, qui vient de quitter TF1 après 9 ans de bons et loyaux services, est arrivée sur Jimmy avec une nouvelle émission Les rois du casse. Interrogé par le magazine Télé 7 Jours, elle revient sur son parcours, sa surmédiatisation et ses envies. Elle a été l’icône de TF1. Flavie Flament a quitté le paquebot et revient début janvier sur la chaîne Jimmy dans une série documentaire, Les Rois du Casse. Elle s’est confiée sur sa nouvelle vie, la télé qu’elle aime et celle qu’elle n’aime pas…Après neuf ans passés dans la lumière, on vous retrouve sur une chaîne du câble. Qu’est-ce qui s’est passé ?Rien d’exceptionnel. TF1 m’a proposé une émission, Le Sexe dans tous ses états (qui sera finalement présenté par Véronique Mounier), ce qui montre bien qu’il y avait une volonté de continuer à travailler ensemble, mais qui ne convenait pas à mes attentes et que j’ai donc refusée. Je suis partie dans la foulée. La séparation est aujourd’hui officielle mais, dans ma tête, l’idée de ce virage fait son chemin depuis plusieurs années et plus précisément depuis 9 mois.Il était devenu impossible de trouver des projets compatibles ?Il n’y a pas de place sur TF1 pour la télévision que je veux faire. Alors, je la fais sur Jimmy. Je suis en accord avec moi-même. J’ai envie d’incarner une émission, comme je le faisais quand je présentais Vis ma Vie, par exemple. Je suis ravie de me lever le matin pour construire des sujets en équipe, aller sur le terrain, mener des entretiens, poser ma voix en studio. C’est un plaisir, même pour une exposition plus confidentielle mais tellement plus intéressante.Elle ressemble à quoi la télévision que vous ne voulez plus faire ?La télévision perd son identité, ses couleurs. Il n’y a plus de fidélisation avec le public. Les animateurs passent d’un plateau à l’autre. Les gens ont envie d’authenticité, pas de se laisser emporter dans un tourbillon pour, finalement, éteindre leur télévision et se dire qu’ils n’ont pas ressenti grand-chose. Il suffit de regarder les scores de certaines émissions, sur France Télévisions avec Michel Drucker, ou sur Arte, comme cette soirée sur les fesses, pour se dire que qu’il faut peut-être s’adresser à eux autrement, leur donner du contenu plutôt que de la forme.Vous vous sentez en phase avec cette évolution ?Je ne me lève pas le matin en me demandant si je suis en phase avec le public mais je ne suis plus d’accord pour faire partie de ce système. Ca ne me plaît pas, ça me fait souffrir.C’était mieux avant ?Si c’est être une animatrice à l’ancienne que de vouloir bosser, bien faire son travail, porter ses programmes, être fière, alors je suis super super à l’ancienne. Mais ça ne veut pas dire que je suis ringarde. Ca veut dire que je suis consciencieuse. Une émission de divertissement, ça a l’air facile. C’est faux. Les animateurs sont de formidables techniciens de l’image. Je défendrai toujours ceux qui présentent de grandes émissions de variété, de télé réalité. Je ne découvre pas le travail, j’ai toujours bossé. Quand je suis arrivé à Paris, je n’avais pas prévu de faire tout ça, plutôt d’intégrer une école de journalisme. La vie en a décidé autrement mais, si je me suis parfois un peu perdue de vue, je n’ai jamais renoncé à qui j’étais.Vous avez aussi largement participé à ce système…A part Love & Bluff, cet été, pour des raisons qui ne regardent que TF1 et moi, je suis fière de toutes les émissions que j’ai animées. J’ai eu la chance de présenter seule de gros directs. Je n’ai jamais eu le sentiment d’être un kleenex. Mais, la célébrité et l’exposition font aussi qu’on perd l’esprit critique. J’ai su très vite que j’étais dans un système qui passait par l’image et que je finirais pas ne plus être d’accord.Être une femme dans ce monde là, c’est encore plus compliqué ?Il n’y a plus beaucoup d’animatrice seule en plateau. Et les blondes sont en voie de disparition. Je vais devenir une minorité visible (rire). J’ai tenu 10 ans, c’est long. Une femme qui veut durer à la télévision doit prendre des virages. Peut-être que ça va aussi me faire exister autrement. A un moment, il faut privilégier le contenu quand la forme décline (elle montre son visage et sourit).Les Rois du Casse sur Jimmy, c’est un peu votre Faites Entrer l’Accusé ?Je me garderais bien de nous comparer avec une émission aussi bien installée. La différence, c’est que dans Les Rois du Casse, il n’y a pas de violence, pas d’armes, pas de sang. On est dans Ocean’s Eleven. On parle de gens qui font jouer leur ingéniosité, leur intelligence. C’est ce qui se passe dans leur tête qui nous intéresse. Ce sont des escrocs mais ils forcent l’admiration. En tout cas, contrairement à mon habitude, j’ai accepté sans hésiter une seule seconde.Cela peut-il vous apporter une reconnaissance différente ?Je ne suis pas dans un besoin de reconnaissance mais je serais très heureuse si on me dit que j’ai eu raison de partir dans cette aventure par envie et qu’en plus c’est bien fait.Et l’avenir ?J’ai beaucoup de projets, y compris hors télévision, dont je ne parle pas pour être certaine de les mener à bien, sereinement. La vie est un grand buffet. Et puis, je n’aime pas les effets de buzz, les petites brèves qui ne servent à rien, qu’à se dire qu’on existe toujours. La surexposition, je n’en ai plus envie. Si tant est que ça m’ait gâché la vie, c’est du passé, et je n’ai pas envie d’en parler.Interview Stéphane Méjanès
Commentaires