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Jean-Michel TURPIN/

PHOTOS - Rendez-vous en terre inconnue : Frédéric Michalak, un rubgbyman ému aux larmes

Rendez-vous en terre inconnue : Frédéric Michalak, un rubgbyman ému aux larmes

Privé de Coupe du Monde pour cause de blessure au genou, il a accepté de partir au Vietnam avec Frédéric Lopez pour l'émission <strong>Rendez-vous en terre inconnue</strong> sur France 2. Malgré sa carrure et son mental d?acier, ce voyage l?a épuisé. Et bouleversé ! <strong>Pourquoi avez-vous accepté l?invitation de Frédéric Lopez ?</strong> Je refusais depuis deux ans à cause de mon calendrier sportif, trop chargé. Mais l?idée me séduisait après avoir vu les émissions avec Muriel Robin et Bruno Solo. Et finalement, j?ai pu partir grâce à une rupture des ligaments croisés du genou : privé de terrain pendant six mois! Un mois et demi après l?opération, mon coach a donné le feu vert. <strong>Lors du départ pour la destination inconnue, à l?aéroport de Paris, vous avez l?air anxieux. Que ressentez-vous à ce moment-là ?</strong> Un mélange de joie et d?appréhension. Ma famille m?a dit au revoir comme si je n?allais pas revenir. J?ai peur de décevoir les gens qui m?attendent. Je me sens aussi stressé et excité que si j?allais jouer un match de Coupe du Monde. <strong>Après trois jours de voyage, vous rencontrez vos hôtes, les Lolo noirs, une petite ethnie au Nord-Est du Vietnam, pays où vous n?êtes jamais allé. </strong> Nous avons rendez-vous sur un pont, au beau milieu des rizières, avec trois villageois. J?ai les jambes qui tremblent, comme à un premier rendez-vous ! Mais le plus émouvant reste l?arrivée au village, en pleine nuit, après quatre heures de grimpette. Tout le monde sourit. On se regarde. Ensuite, comme je n?arrive pas à attraper le riz avec les baguettes, l?atmosphère se détend pour de bon. <strong>Vous allez partager quinze jours leur quotidien: couper des bambous, planter le riz, passer la herse, faire du terrassement? </strong> Physiquement, j?en ai bavé. J?ai perdu 7 kilos ! Mon pire souvenir? Ramener un cochon récalcitrant et hargneux d?un autre village à trois heures de marche! Mais je ne rechigne pas à la tâche, d?autant que suis fils de maçon. Je voulais que les Lolo soient fiers de moi. S?ils ne travaillent pas, ils ne mangent pas. Chez eux, le travail a tant de valeur qu?il est un critère de séduction, avant la beauté ! <strong>Les Lolos s?étonnent que vous souriiez moins qu?eux alors que vous êtes plus riche?</strong> Ici, nous avons tout mais il nous manque l?essentiel : le partage, la solidarité, le respect des ancêtres. Chez les Lolo, personne ne sera jamais seul, abandonné. Ça fait réfléchir. <strong>"Lancer des ballons en forme d??uf, c?est un métier ça ?" se moquent-ils quand vous leur enseignez le rugby. Votre activité ne vous paraît pas futile après cette expérience ?</strong> C?est pas sympa ça! (rires) J?y joue depuis l?âge de quatre ans et demi. C?est un sport fondé le respect, l?entraide et le travail. <strong>C?est une première dans l?émission : une femme Lolo vous demande en mariage devant tout le monde. Que ressentez-vous alors ? </strong> J?étais très gêné. Je ne voulais pas la décevoir mais j?ai déjà une femme. D?ailleurs, quand elle l?a appris, elle a ri jaune. <strong>Vous incarnez la virilité. Craigniez-vous de vous mettre à nu? ailleurs que dans un calendrier?</strong> Je suis pudique et timide. Au bout de quinze jours, les barrières étaient tombées. Mes larmes sont venues naturellement le jour du départ. J?ai compris que je faisais partie de la famille quand une grand-mère m?a longuement tenu la main. J?espère qu?ils ne m?oublieront pas. Je me suis promis à moi-même de retourner les voir. Interview Emmanuelle Touraine du magazine Télé 7 jours

Privé de Coupe du Monde pour cause de blessure au genou, il a accepté de partir au Vietnam avec Frédéric Lopez pour l'émission Rendez-vous en terre inconnue sur France 2. Malgré sa carrure et son mental d’acier, ce voyage l’a épuisé. Et bouleversé !Pourquoi avez-vous accepté l’invitation de Frédéric Lopez ?Je refusais depuis deux ans à cause de mon calendrier sportif, trop chargé. Mais l’idée me séduisait après avoir vu les émissions avec Muriel Robin et Bruno Solo. Et finalement, j’ai pu partir grâce à une rupture des ligaments croisés du genou : privé de terrain pendant six mois! Un mois et demi après l’opération, mon coach a donné le feu vert.Lors du départ pour la destination inconnue, à l’aéroport de Paris, vous avez l’air anxieux. Que ressentez-vous à ce moment-là ?Un mélange de joie et d’appréhension. Ma famille m’a dit au revoir comme si je n’allais pas revenir. J’ai peur de décevoir les gens qui m’attendent. Je me sens aussi stressé et excité que si j’allais jouer un match de Coupe du Monde.Après trois jours de voyage, vous rencontrez vos hôtes, les Lolo noirs, une petite ethnie au Nord-Est du Vietnam, pays où vous n’êtes jamais allé. Nous avons rendez-vous sur un pont, au beau milieu des rizières, avec trois villageois. J’ai les jambes qui tremblent, comme à un premier rendez-vous ! Mais le plus émouvant reste l’arrivée au village, en pleine nuit, après quatre heures de grimpette. Tout le monde sourit. On se regarde. Ensuite, comme je n’arrive pas à attraper le riz avec les baguettes, l’atmosphère se détend pour de bon.Vous allez partager quinze jours leur quotidien: couper des bambous, planter le riz, passer la herse, faire du terrassement… Physiquement, j’en ai bavé. J’ai perdu 7 kilos ! Mon pire souvenir? Ramener un cochon récalcitrant et hargneux d’un autre village à trois heures de marche! Mais je ne rechigne pas à la tâche, d’autant que suis fils de maçon. Je voulais que les Lolo soient fiers de moi. S’ils ne travaillent pas, ils ne mangent pas. Chez eux, le travail a tant de valeur qu’il est un critère de séduction, avant la beauté !Les Lolos s’étonnent que vous souriiez moins qu’eux alors que vous êtes plus riche…Ici, nous avons tout mais il nous manque l’essentiel : le partage, la solidarité, le respect des ancêtres. Chez les Lolo, personne ne sera jamais seul, abandonné. Ça fait réfléchir."Lancer des ballons en forme d’œuf, c’est un métier ça ?" se moquent-ils quand vous leur enseignez le rugby. Votre activité ne vous paraît pas futile après cette expérience ?C’est pas sympa ça! (rires) J’y joue depuis l’âge de quatre ans et demi. C’est un sport fondé le respect, l’entraide et le travail.C’est une première dans l’émission : une femme Lolo vous demande en mariage devant tout le monde. Que ressentez-vous alors ? J’étais très gêné. Je ne voulais pas la décevoir mais j’ai déjà une femme. D’ailleurs, quand elle l’a appris, elle a ri jaune.Vous incarnez la virilité. Craigniez-vous de vous mettre à nu… ailleurs que dans un calendrier?Je suis pudique et timide. Au bout de quinze jours, les barrières étaient tombées. Mes larmes sont venues naturellement le jour du départ. J’ai compris que je faisais partie de la famille quand une grand-mère m’a longuement tenu la main. J’espère qu’ils ne m’oublieront pas. Je me suis promis à moi-même de retourner les voir.Interview Emmanuelle Touraine du magazine Télé 7 jours