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Difficile d’avoir un avis tranché devant l’ovni proposé ici par Bonello tant on ne cesse d’y osciller entre fascination et ennui tout en se disant que c’est précisément ce chaos permanent que recherche le cinéaste. On vit ce film dans la tête d’une ado confinée, au gré de ses rêves et de ses cauchemars, alors que son seul rapport au monde extérieur est celui qu’elle entretient avec une Youtubeuse encore plus étrange qu’elle. On a du mal à saisir où veut nous emmener Bonello. Mais en mêlant reconstitution d’un sitcom avec des poupées Barbie et Ken, extraits de L’Enfer de Clouzot, lecture d’une lettre à sa fille à qui Coma est dédié, plans de rues filmées par des caméras de surveillance, fragments de textes de Deleuze, il développe à l’écran un climat lynchien dans un geste de plasticien, où son travail sur la lumière comme sur les sons rend ce puzzle aussi abscons qu’impressionnant.