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Dans notre monde où une actualité chasse l’autre, le devoir de mémoire devient un élément de plus en plus vital. Sans avoir à remonter forcément à très loin. C’est dans ce cadre que s’inscrit ce documentaire qui fait rimer deux temps longs, ceux de la justice et du cinéma en revenant sur le procès des attentats de janvier 2015 qui s’est déroulé en 2020. Un événement dont Isabelle Cottenceau s’empare avec cette idée de le replacer dans l’histoire des menaces et des pressions reçues par l’hebdomadaire bien avant ce funeste mois de janvier et avec un véritable angle qui en constitue même la colonne vertébrale : la lecture de sa plaidoirie par Richard Malka, l’avocat historique de Charlie. La beauté et la profondeur de ce texte y côtoient de bienvenus rafraichissements de mémoire qui rappellent que des années avant que LFI Danièle Obono affirme qu’elle n’avait pas pleuré Charlie, Jacques Chirac alors Président en 2006 ou Jean- Marc Ayrault, Premier Ministre en 2012, avaient chacun à leur manière dénoncé le caractère inutilement provocateur à leurs yeux du journal. Dieu peut se défendre tout seul se révèle un manifeste poignant et essentiel pour la liberté et la laïcité. Comme une lumière dans les temps sombres que nous traversons. Et si on peine à comprendre le choix de la réalisatrice d’y adjoindre une musique aussi omniprésente qu’insupportable, rien ne parvient abimer la puissance et la justesse des mots de Malka, obligé de vivre depuis des années au quotidien sous protection. Le prix terrifiant de la liberté de ton.
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Dieu peut se défendre tout seul
Première
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