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Réalisateur des Berkman se séparent et coscénariste des deux meilleurs Wes Anderson (La Vie aquatique et Fantastic Mr. Fox), Noah Baumbach n’est pas homme à s’en laisser compter par le box-office et les bons sentiments. Parfaite émanation du cinéma indépendant,
son film en possède les qualités (épaisseur psychologique, dialogues fins, silences éloquents) mais aussi certains défauts (intrigue un peu trop mécanique, tendance prévisible à la noirceur). Comme échappé de La Famille Tenenbaum, Ben Stiller, la tête à claques que l’on adore détester (ou l’inverse), est l’interprète rêvé de l’instable Roger Greenberg. Face à cet animal, la méconnue Greta Gerwig tire son épingle du jeu en femme enfant déboussolée. Leur duo antinaturel fonctionne au-delà de toute espérance.
Toutes les critiques de Greenberg
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ne rien faire, juste glander, réfléchir, se tenir en marge du système productif est peut-être l’attitude la plus séditieuse au pays des workaholics et des winners. Dans la famille des adulescents mélancomiques américains (Wes Anderson, Judd Apatow), je demande Noah Baumbach, le moins connu, mais pas le moins bon d’entre eux.
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Le film n'est pas pour autant une caricature d'humanisme. Il est plutôt un modèle d'intelligence à l'oeuvre. Qu'est-ce qui est intelligent ici ? Peut-être tout simplement le fait qu'un ménage très stricte a été fait pour ne garder du monde que ses composantes essentielles. Résultat : le film flotte à deux mètres et demi au-dessus du niveau de la mer.
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Le talent du film est de montrer un modèle de réussite si peu désirable et enviable. Le comique Ben Stiller, habitué des blockbusters, créé avec Roger Greenberg, un genre de comique inédit et s'offre une incursion dans un film d'auteur.
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A mesure que le personnage avance, et qu'on comprend quelles ont été ses erreurs passées, les vestiges prétendument intouchables de l'adolescence (l'amitié d'enfance, l'amour de lycée), s'effondrent ou vacillent au contact du présent, impitoyable : les dialogues (pleins de quiproquos et d'impasses), et la BO tantôt « exilée » de James Murphy (leader new-yorkais de LCD Soundsystem) tantôt anachronique (les 80's de Duran Duran dans une soirée teen) traduisent bien ces cruelles interférences spacio-temporelles subies par Greenberg, et dont le seul remède semble être Florence, cette jeune femme qui pourrait être sa fille. Sec et nerveux, prêt à exploser, Ben Stiller est impeccable dans ce rôle assez antipathique de pré-adulte retranché sur lui-même, à l'opposé de sa partenaire, la révélation Greta Gerwig, attendrissante et fascinante de mollesse sexy.
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Teintée d'un humour à la fois distancié et vachard, cette balade introspective, quelque peu mollassonne, possède néanmoins un atout maître nommé Ben Stiller (...)
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Comédie dramatique douce-amère, « Greenberg » n’a pas son pareil pour décrire les moments de gêne et de flottement entre ces deux personnages fragiles et attachants. De disputes imprévisibles en scènes d’amour catastrophiques, on savoure l’humour et la qualité de l’écriture, la délicate fraîcheur de Greta Gerwig et, surtout, la stupéfiante finesse du jeu de Ben Stiller.
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Los Angeles - son brouillard qui voile le soleil, ses espaces indéterminés, ses codes sociaux exotiques - est filmé avec un mélange d'étonnement et d'incompréhension qui va bien au désarroi de Greenberg.
La ville trouve son expression dans le joli personnage de Florence, qui se tient gauchement et gracieusement au seuil de l'âge adulte. Greta Gerwig est assez formidable de naturel, dans un rôle qui suppose que son personnage refuse toute forme de représentation sociale, de dissimulation. Entre Florence et Greenberg, tout commence par un moment d'intimité physique aussi embarrassant pour le spectateur que pour les personnages. Cette liaison pourrait dériver sans but, comme son héros. Noah Baumbach a eu la force d'aller à l'encontre de sa pente naturelle, et fait avancer son film dans une direction imprévue, pour ce chantre du mal-vivre, et tout à fait réjouissante. -
Ce qui va se passer, difficilement, douloureusement, entre ces deux-là fournit la trame de cette anticomédie romantique : tous les passages obligés du genre (premier rendez-vous, première étreinte, etc.) sont ainsi malmenés par ces deux personnages inaptes au bonheur, en bisbille avec eux-mêmes et le monde. Il faut voir comment Greenberg, goujat pris de panique, plante à plusieurs reprises la dame pour s'enfuir seul, en taxi ou à pied, dans la nuit de Los Angeles... Le paradoxe est que moins Greenberg semble être une comédie romantique, plus il en est une, montrant l'attendrissant trajet du désir qui chemine. Les gens blessés blessent les gens, explique Florence (en anglais, par le jeu des invariables, ça donne « hurt people hurt people », qui sonne mieux). Non, il arrive que les gens blessés se soignent entre eux. Leur dernière scène est magnifique.
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Après Les Berkman se séparent (2006) et Margot va au mariage (2007), Noah Baumbach signe une nouvelle comédie amère sur les échecs de la vie. Comme toujours, son film est simple, touchant et rempli de petits moments d'embarras comme l'inénarrable cunnilingus sans entrain. Au passage, le réalisateur, également coscénariste de Wes Anderson, sur Fantastic Mr. Fox notamment, permet au comique Ben Stiller de cultiver son humour grinçant teinté de mélancolie. Rendre attachant ce con ou ce grand timide est une belle performance.
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Comme dans Les Berkman se séparent, Baumbach filme la crise existentielle, celle d'un quadra refusant d'admettre qu'il n'a plus vingt ans comme celle d'une jeune fille qui se meurt d'être trop seule. Chronique de plusieurs jeunesses (celle des années 90 et celle des années 2000) se rencontrant dans le présent, Greenberg est un joli film générationnel, la face obscure idéale des films de freaks à la Judd Apatow, n'exprimant plus que la bile noire de leur mélancolie, sans le rire.
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On a franchement envie de coller une fessée à Ben Stiller dans Greenberg. Cette chronique tonique signée Noah Baumbach suit un quadra égocentrique qu'une sévère crise existentielle rend franchement odieux. Le comédien se délecte à laisser apparaître doucement les fêlures d'un personnage en état de malaise constant. Cette comédie en forme de douche écossaise doit également beaucoup à la vitalité de Rhys Ifans et de Greta Gerwig, excellents acteurs, venus soutenir leur ami dans ces dures épreuves.
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Paraissant hésiter entre plonger dans le grand bain comique ou surfer sur la nouvelle vague intello américaine, le film patine et ne parvient qu'à faire sourire et sous-réfléchir. A l'image des reflets de l'eau d'une piscine de villa hollywoodienne, les dialogues brillent par moments, mais sans éblouir. Greenberg est comme ces plats mitonnés auxquels il manque un subtil ingrédient, un petit supplément d'âme.
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"Greenberg" est un grand film sur L.A., personnage à part entière de cette histoire. Pour le reste, à force de vouloir jouer au plus malin, de chercher le décalage à tout prix, Noah Baumbach vide son film de sens. L’humour à froid tourne à l’humour à plat. Et, loin du petit miracle de son premier long, "Les Berkman se séparent", le réalisateur accouche d’un film poseur et vain.
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(...) Greenberg (...) accumule tous les clichés du film indé prétentieux qui entend analyser le malaise du mâle occidental. Plombant.