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L’ombre de Rozier, Rohmer ou Kechiche plane sur ce premier long de Pascal Tagnati qui explore la vie d’un petit village corse, au cœur d’un été. Co- écrit avec une partie de ses habitants, mêlant comédiens professionnels et amateurs, I comete réussit le parfait équilibre entre grande maîtrise formelle – il est construit comme une succession de saynètes, toutes en plans fixes – et ce sentiment de liberté infinie de ce qui s’exprime dans ce cadre rigoureux. I comete peut dérouter de prime abord, avec cette impression de toujours prendre en route les conversations des personnages. Mais le temps long joue pour lui et dessine une fresque à taille humaine où l’on parle aussi bien d’amour, d’amitié que du rapport à l’hexagone de ces Corses ou du sentiment d’isolement de certains ados qui y vivent à l’année. Une parenthèse enchantée avant que ce petit monde se sépare à la fin de l’été… pour mieux se retrouver au suivant. Un délice.