Première
par Sylvestre Picard
Dans les wagons d'un train de nuit, il n'y a pas mille et une manières de casser des gueules, une fois qu'on met face à face deux copains membre d'un commando d'élite de la police et pas moins d'une trentaine de braqueurs prêts à tout pour dépouiller les passagers. De fait, la violence du film est assez hallucinante : comme son nom nous l'indique, Kill ne semble pas tracer pas grand-chose d'autre que sa trajectoire de film d'action bourrin limite beauf, mais dans le genre, il se place sans aucun souci comme le prétendant le plus efficace au titre de meilleur actioner de l'année (avec de super répliques du style : « oui, ils vont descendre... mais ce sera pour leurs funérailles », ou encore « cet abruti m'a demandé de lâcher mon arme, elle a atterri dans son crâne »). Rien d'autre, vraiment ? Si l'on prend même le temps de respirer entre deux coups de schlass (les scènes de fight évoquent le meilleur de The Raid, c'est dire le niveau), on apprécie d'abord le jeu du charmant Raghav Juyal : danseur et star de la télé indienne, il est absolument épatant en méchant bandit au charme cruel et ravageur. On peut aussi réaliser qu'il y a quelque chose à saisir sur l'affrontement autodestructeur (comme le dit Raghav au héros qui massacre ses copains : « tu n'es pas un protecteur, tu es un monstre ! ») que compose le film entre les représentants de la loi et l'ordre, et les braqueurs prolétaires -qui ont d'ailleurs tous des gueules géniales... Bien plus qu'un midnight movie caressant la foule dans le sens du poil, donc.