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Mon bébé est plus qu’une nouvelle comédie générationnelle, c’est la dernière pierre du « LACU ». Le Lisa Azuelos Cinematic Universe. Depuis LOL, la cinéaste construit un édifice très cohérent où l’on croise régulièrement les mêmes obsessions et les mêmes figures. En gros : une femme énergique avec un boulot sympa vit dans un sublime appart parisien avec ses post-ados bien coiffés et très branchés. Après LOL, voilà donc sa nouvelle étude de mœurs parisienne et son nouveau portrait de mère battante. Héloïse est une célibataire parisienne dont la vie tourne autour de ses trois enfants. Tout bascule quand elle apprend que sa cadette (son « bébé ») s’apprête à quitter le nid. Derrière l’ego-trip, derrière la comédie générationnelle qui flirte avec les clichés (l’instabilité sentimentale, la fumette et le binge drinking contre l’avis parental, l’ex bougon et déconnecté) et reste un peu hors-sol, on s’incline face à l’incroyable énergie du film qui capte les moindres vibrations et le grand huit émotionnel de son actrice hallucinante. L’arme fatale du film s’appelle Sandrine Kiberlain. Et Mon bébé synthétise toutes les facettes de son talent inaltérable. Aisance et précision dans les scènes burlesques, capacité à passer du trash pur à l’introspection en un « coiffement » de mèche, sens chirurgical du cadre et du tempo, excentricité subtile : le film se regarde comme une bande démo de son incroyable puissance comique. Derrière le masque de la sagesse et du classicisme se cache une étrange folie, et surtout, une reine de la comédie.