-
Le jeune Segundo porte bien son nom. Toujours collé aux basques de son père, que les villageois appellent « maestro », il tente d’apprendre à son tour l’art du retable andin, petit autel multicolore garni de figurines folkloriques. Dans ce monde rural, fruste et brutal, où l’homme se doit de savoir boire, se battre et trousser les jupons, la sensibilité et la minutie du paternel le remplissent d’adoration. Jusqu’au jour où il est témoin d’un acte interdit qui fait vaciller sa foi. Dès lors, le cadre n’est plus assez grand pour les contenir ensemble (une rupture de mise en scène aussi sobre qu’élégante) et Segundo est seul dans ce monde qui s’effondre. Cruel comme toute tragédie, économe comme un western, Mon pèreest à la fois le récit d’un désenchantement et une ode à la transmission.