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Les critiques de Première

  1. Première
    par Thomas Baurez

    Dans la foire aux biopics qui voit se vautrer un à un les cinéastes fonçant têtes baissées dans leurs propres décors en toc, on pensait – aviation oblige – que cet hommage à Saint- Exupéry s’écraserait un peu plus vite que les autres. Les premières minutes intriguent d’emblée. On voit Vincent Cassel et Louis Garrel cramponnés à leur zinc passer entre les nuages dans un ciel de cinéma où le faux s’assumant en partie produit un enchantement presque enfantin. Une fois accepté ce pacte poétique facilité par la malice des acteurs complices du deal, on les suit où ils veulent et volent. Une fois sur le plancher des vaches, ça se gâte un peu, à défaut d’enjeux dramatiques à la hauteur du vertige promis. On passera donc sur la rencontre poético-signifiante avec un bambin frisé qui heureusement à la décence de ne pas vouloir qu’on lui dessine un mouton et les saillies éplorées de Diane Kruger pas franchement servie. Mais revenons à nos autres moutons. En 1930, Antoine de Saint-Exupéry est un jeune pilote casse-cou d’une Aéropostale argentine fragilisée par les risques du métier. Le jour où son ami Henri Guillaumet disparaît des radars au-dessus de la cordillère des Andes, le futur auteur du Petit Prince tente l’impossible pour le retrouver. Dans les airs tout redevient possible. C’est précisément là, en suspension, que l’argentin Pablo Agüero (Les Sorcières d’Akelarre...) parvient à faire redécoller sa petite entreprise. Le cinéaste croit aux possibilités de son art et tel un aventurier des airs cherche à traquer l’horizon.