-
Kostis a les yeux enfoncés et des kilos en trop. Il est triste. Kostis n’a rien pour lui et se morfond sur une petite île grecque dont il est le docteur. Arrive l’été. Les nudistes débarquent de tous les recoins du monde. Kostis est embarqué dans leur folie hédoniste par une bande de jeunes d’où émerge la sublime Anna. Kostis ne tarde pas à voir la vie en rose… Il y a du Ulrich Seidl de Paradis : Amour dans cette chronique acide du tourisme de masse qui piétine les valeurs et la morale. Un brin réac (ouh les vilains estivants sans cœur !), Suntan est cependant moins cynique que les films de l’Autrichien misanthrope qui rient de nos contemporains. Kostis est un personnage complexe, attachant et repoussant, morbide et vivant, drivé par des pulsions autodestructrices qu’on découvre progressivement au gré de ses rencontres -avec un ami de fac, un pilier de bar, un beauf du coin. La puissance d’incarnation de Makis Papadimitriou achève de rendre l’ensemble -et surtout le dénouement, dérangeant - assez cohérent.