-
Elle a le physique et l’intellect de Diane Keaton dans Annie Hall et le romantisme de la râleuse Bridget Jones. Voici Angèle. Urbaniste au chômage, fille d’un ancien révolutionnaire, perdue dans ses idéaux. À travers ses rencontres et ses repas de famille, on découvre comment réconcilier les utopies avec la société d’aujourd’hui. Car Angèle est en décalage. Elle ne veut pas entrer dans cette société de consommation qui pousse à vouloir toujours plus, elle refuse aussi le culte de la performance. Mais va réussir à trouver sa place dans un groupe de marginaux comme elle. Le jeune cinéma français s’est déjà fait l’écho de cette génération sacrifiée qui peine à s’insérer dans la société (2 automnes, 3 hivers ou Jeune femme). La singularité de Tout ce qu’il me reste de la révolution tient dans son parti pris délibérément joyeux, optimiste. Loufoque et barrée, cette comédie politique se découvre littéralement comme des poupées russes. Derrière et devant la caméra, Judith Davis est une révélation. La réalisatrice-scénariste-interprète prolonge ici le travail du collectif d’acteurs-auteurs L’avantage du doute dont elle fait partie. Tout ce qu’il me reste de la révolution, c’est Simon est la première pièce de théâtre qui a fait connaître cette troupe en 2008. Le film en partage le sujet, les interrogations mais pas le récit, réinventé pour le grand écran. Valois du jury du dernier festival d’Angoulême, ce premier film est une belle découverte.