Ça raconte quoi ?
La rencontre, dans un hôpital militaire du Kansas en 1948, entre Jimmy Picard, un Indien Blackfoot revenu brisé de la Seconde Guerre mondiale, et George Devereux, un psychanalyste français spécialisé dans les cultures amérindiennes. En travaillant ensemble à remonter le fil de la mémoire de Jimmy et à mettre à jour un trauma enfui, les deux hommes vont tisser un lien fraternel.
C’est avec qui ?
Benicio Del Toro, bouleversant en colosse fatigué. Mathieu Amalric, un peu énervant en intellectuel sémillant.
Nominations
Trois. Meilleur film, meilleur réalisateur pour Arnaud Desplechin, meilleur scénario adapté (de l’ouvrage de George Devereux, Psychothérapie d’un Indien des Plaines).
Pourquoi il fallait le voir ?
Formellement, Jimmy P. est le film le plus plat de Desplechin, très théâtral et arythmique, comme si le fou de cinéma américain qu’il est s’était senti paralysé au moment de tourner son premier film US. Sans doute aussi parce que, pour le réalisateur de Rois et Reine, l’Amérique est moins un territoire de cinéma qu’un pur territoire mental. Le « Nouveau Monde » du film, c’est celui que défrichent ensemble Devereux et Picard, le Juif hongrois qui a fui l’Europe de la Shoah et l’Indien Blackfoot devenu un étranger dans son propre pays. Pas toujours exaltant sur le strict plan du cinéma, donc, Jimmy P. se consacre surtout – et c’est déjà pas mal – à faire résonner la puissance intellectuelle et émotionnelle de l’ouvrage de George Devereux.
Ça repart avec quoi ?
Rien, comme à Cannes, où le discret Jimmy P. s’était déjà fait dévorer par Kechiche et La Vie d’Adèle.
Cédric Page
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