Barbie : C'est Ryan Gosling qui a eu l'idée des caleçons de Ken à son nom !

La costumière et son équipe ont dû "se dépêcher" de lui créer, car le tournage avait déjà commencé quand il a proposé ce détail. Un élément qui a déjà fait du bruit, avant même la sortie du film.

Après une interview de l'équipe chargée de la déco de Barbie (qui aurait provoqué une pénurie de peinture rose dans le monde !) dans le magazine spécialisé Architectural Design, c'est logiquement Vogue qui propose cette semaine un entretien avec sa costumière en chef, Jacqueline Durran.

Créatrice des costumes des Filles du Docteur March, la designer, qui officie en Grande Bretagne, a refait équipe avec la réalisatrice Greta Gerwig pour ce film attendu sur grand écran le 19 juillet prochain. Elle explique qu'avant que cette dernière ne lui soumette le projet, elle n'avait jamais perçu la poupée de Mattel comme une figure féministe.

"C'est peut-être à cause de ses formes parfaites qu'on a plutôt tendance à la voir comme anti-féministe ?, se demande-t-elle. Avant de travailler sur ce film, je n'avais pas réalisé à quel point Barbie était révolutionnaire : elle représente le premier jouet avec lequel les petites filles s'amusent au cours de leur vie, sans que ce soit un poupon, un bébé. Elle est capable de faire plein de choses.

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Barbie est intrinsèquement liée à la mode, car quand vous jouez avec elle, cela passe par ses vêtements : vous jouez à l'habiller. Ses fringues représentent son mode d'expression. 

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En fait, vous ne traitez pas Barbie comme un personnage habituel, car les raisons pour lesquelles elle porte certains vêtements ne viennent pas de l'intérieur. Elle choisit les caractéristiques de ce qu'elle va porter en fonction de ce qu'elle fera dans la journée. L'idée, c'est d'être habillée de la tête aux pieds en fonction de votre job ou de votre tâche à accomplir."

Effectivement, depuis son lancement dans les années 1950, chaque poupée Barbie est vendue avec ses accessoires assortis. Par exemple, s'il s'agit d'une poupée allant à la plage, elle portera un maillot de bain à la pointe de la mode, une serviette dans les mêmes teintes, des lunettes de soleil, des chaussures assorties, un chapeau... En l'occurrence, pour créer sa "Barbie de Malibu", qu'elle présente comme "la clé" du film de Gerwig, Jacqueline s'est inspirée de Brigitte Bardot et de la mode sur la côte d'Azur durant les années 1960.

En plus de détailler sa vision des différents looks de Barbie, Jacqueline Durran s'arrête un instant sur son partenaire, Ken. Un personnage dont le boulot consiste "à aller à la plage", rappelle-t-elle. "On a fait beaucoup de shopping pour Ken, en visant des vêtements de sport rétro, des années 1980, détaille-t-elle. C'est un gars très sportif, physique. C'est son truc. Mais au fond, tout le monde s'en fiche de Ken. Les gens veulent tous jouer avec Barbie. Il fait en sorte d'être assorti à elle, sauf qu'il a beaucoup, beaucoup moins d'options."

Expliquant avoir eu onze semaines pour concevoir tous les costumes du film avec son équipe, elle ajoute avoir continué à en créer durant le tournage. Et heureusement, car une bonne idée est venue à Ryan Gosling, l'interprète du Ken principal, en plein milieu des prises de vue : que sa poupée ait des caleçons à son nom. Pas de "Calvin Klein" ou autre marque qui dépasse de ses jeans, Monsieur porte des dessous estampillés "Ken". Un détail que l'équipe a adoré : "On s'est dépêchés de fabriquer ça !", avoue Durran.

Avant même que le film ne soit arrivé sur les écrans, ce caleçon Ken était devenu un élément phare du marketing. On l'a vu dès les premiers visuels officiels de Margot Robbie et Ryan Gosling en costume, et la femme de l'acteur, Eva Mendes, a révélé lors du tournage l'été dernier qu'elle avait tellement aimé ce détail qu'elle lui avait demandé de lui en offrir un. "'S’il te plaît... je ne demande jamais rien.’ Du coup je l’ai eu, et je le porte en ce moment même !", s'amusait-elle en interview.

La costumière conclut en expliquant que si le Ken du film a été imaginé comme le "subsidiaire de Barbie", et que ce côté "secondaire" passait aussi par la création de ses vêtements, elle a voulu "faire référence à toute l'histoire de Barbie" via ses looks historiques. L'article est entrecoupé de montages photos montrant quelques tenues emblématiques de la poupée à travers les décennies, et leur rendu à l'écran : les vêtements fluo pour la scène du roller à la plage, qui avait fait sensation lors de son tournage ou celles des cowboys assortis, par exemple. "Barbie est très pratique pour montrer différentes facettes de la féminité : ce que ce mot signifie, ce que ça fait d'être féministe et ce que l'on vise en disant l'être. Barbie, c'est un idéal, donc à travers les costumes, chaque look doit être 'ultime', coller parfaitement à ce qu'elle vit à un moment précis."

Etant donné qu'il y aura plusieurs Barbie et Ken à l'écran, joués par des acteurs de toutes origines et de genres différents, elle a aussi pris soin que chacun puisse se démarquer malgré des similitudes de tons : "Disons qu'ils ne sont pas en uniforme, mais qu'ils essayent d'être assortis les uns aux autres. La Barbie de Margot Robbie évolue et à travers son parcours, on comprend ses choix de vêtements, son côté fashion évolue aussi en fonction de ce qu'elle vit. C'est l'un des aspects importants de ce film : le fait de se découvrir soi-même. C'est vrai pour toutes les Barbie, et en particulier pour celle de Margot qui va vivre cette aventure. On a donc choisi toutes ses tenues et ses accessoires en fonction de son voyage intérieur, en faisant des clins d'oeil subtils à son évolution. "

Dans la bande-annonce, la mode est effectivement montrée comme étant au cœur du concept. Une séquence de choix à la Matrix est même mise en avant, au cours de laquelle Barbie doit trancher entre un escarpin représentant le luxe, la beauté de sa vie passée à Barbieland, ou une sandale Birkenstock, soit une chaussure plus moche mais confortable, qui symbolise ici la nouveauté. Le look de Barbie et ses différents accessoires auront donc du sens à l'écran.

Voici la vidéo :